baobab
Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Un imaginaire politique s’est déployé à partir des années 1970 en Californie. Free, Free Speech, Free of charge forment un modèle social sublimant l’idée d’émancipation individuelle, consacrant la libération des flux d’information et le partage sans limites des contenus. Ces principes ont promu une société fondée sur l’innovation, l’entrepreneuriat et la communication en réseaux. Le modèle californien transforme aujourd’hui radicalement les modes de production, de création de valeur et les rapports au travail. Inspirant des visions enchantées ou pessimistes, il justifie l’essor des coopératives, stimule l’esprit startup, légitime la précarisation de l’emploi ou la gratuité du travail. Le séminaire abordera ces différents enjeux à partir d’une confrontation entre chercheurs et acteurs de ce monde nouveau.

Programme :

13 novembre 2018 : Pierre Veltz à propos de La société hyper-industrielle (Seuil, 2017)

27 novembre 2018 : Claude Rosental (CNRS/CEMS) – « Les démos dans l’économie start up : l’exemple de Viva Tech »

11 décembre 2018 : Sylvain Bureau (ESCP) : L'Art Thinking : une méthode pour fabriquer de l'improbable avec certitude. Quand la création devient une pratique centrale de la Silicon Valley aux entreprises du CAC 40

De la Silicon Valley à la start-up Nation, un modèle social

22 janvier 2019 : Christophe Lecuyer (UPMC/LIP6) – « Vivre et travailler dans les entreprises de la Silicon Valley (1930-1980) » et Arnaud Saint-Martin (CNRS/CESSP) – « Modeler le "NewSpace" : espaces des possibles et enjeux sublunaires »

12  février 2019 : Olivier Alexandre (CNRS/LIP6), Samuel Coavoux (Orange Labs) et Fabien Tarissan (CNRS/LIP6-ENS) – « La pyramide et l’escalier. L’écologie organisationnelle de la Silicon Valley, 2007-2017

 Le numérique au travail

 26 février 2019 : Isabelle Collet (UNIGE) Monique Dagnaud (CNRS/CEMS) – « L’informatique a-t-il un sexe ? »

12 mars 2019 : Isabelle Berribi-Hoffmann (CNRS/Lise) – « L’ethos professionnel dans le monde du numérique, des micro processeurs aux maker spaces » . Paris Chrysos : L'empathie cognitive et relationnelle, process pour la gestion de l'innovation : le cas des forums Google Maps et Facebook.

26 mars 2019 : Sonia Lehman-Frisch (Paris Nanterre/MRTE) et Florian Opillard (EHESS/CRH) : « San Francisco, capitale des hautes technologies, championne des inégalités »

Les quotidiens du numérique

9 avril 2019 : Dominique Pasquier (CNRS/ Télécom ParisTech) à propos de L’Internet des familles modestes (Mines, 2018) ; Sarah Abdelnour et Sophie Bernard (Paris Dauphine/Irisso) – « Le nouveau prolétariat à l’ère des plateformes »

14 mai 2019 : Exposés des étudiants

28 mai 2019 : Gabriella Coleman (Université McGill) et Amaelle Guiton (Libération) : Retours sur la culture « politique » des hackers

20  juin 2019 (cette séance aura lieu de 15h à 17 h dans la salle 651) : Angèle Christin (Stanford) et Xavier de La Porte (Radio Nova, ex-Rue 89). La course aux clics. Une comparaison franco-américaine des sites d’information en ligne

À partir des années 70 en Californie prend essor un modèle économique fondé sur l’innovation technologique, l’entrepreneuriat et la communication en réseaux. Ce modèle transforme aujourd’hui radicalement les modes de production, de management, de création de valeur et les rapports au travail. Inspirant des visions enchantées ou sévères, il organise le développement des plateformes, des espaces de co-working et des hackerspaces, stimule l’esprit startup, légitime la précarisation de l’emploi ou la gratuité du travail. Il renforce les polarisations sociales. Le séminaire traite des enjeux de cette transition numérique à travers le prisme des entreprises, de la réorganisation du travail, de la consommation et plus généralement de l’économie de l’innovation. Le programme 2018-2019 marque la troisième année de ce séminaire qui a débuté en 2016.

Les recherches menées sur ces enjeux, aux États-Unis comme en France, ont fait l’objet de présentations et de débats au cours de douze séances réparties sur toute l’année universitaire. Ces travaux sont pour l’essentiel issus d’universitaires, mais deux journalistes spécialisés et plusieurs étudiants sont aussi intervenus.

Le séminaire a ainsi accueilli :

• Pierre Veltz (chercheur à Polytechnique et ex. président de l’Établissement public de Paris-Saclay) « La société hyper-industrielle et les nouveaux paradigmes du travail » ;
• Claude Rosental (CNRS/CEMS) « Nature et enjeux du marketing technologique dans un salon de l’innovation : le cas Vivatech » ;
• Sylvain Bureau (ESCP) « L’Art Thinking, une méthode pour fabriquer de l’improbable avec certitude » ;
• Christophe Lecuyer (UPMC/LIP6) « Vivre et travailler dans les entreprises de la Silicon Valley (1930-1980) » ;
• Arnaud Saint-Martin (CNRS/CESSP) « Modeler le “NewSpace” : espaces des possibles et enjeux sublunaires » ;
• Isabelle Collet (UNIGE) « L’informatique a-t-elle un sexe ? » ;
• Isabelle Berribi-Hoffmann (CNRS/Lise) « Seuls ensemble : promesses et défis du travail numérique dans la région de Boston » ;
• Paris Chrysos (ISC Paris) « L’empathie cognitive et relationnelle, process pour la gestion de l’innovation : le cas des forums Google Maps et Facebook » ;
• Sonia Lehman-Frisch (Paris Nanterre/MRTE) et Florian Opillard (ATER Sorbonne Nouvelle) « San Francisco, capitale des hautes technologies, championne des inégalités » ;
• Dominique Pasquier (CNRS/Télécom ParisTech) « L’Internet des familles modestes » ;
• Sarah Abdelnour (Paris Dauphine/Irisso) « Le nouveau prolétariat à l’ère des plateformes » ;
• Gabriella Coleman (Université McGill) « Retours sur la culture “politique” des hackers » ;
• Amaëlle Guiton (Libération) « L’éthique hacker à l’épreuve du “vieux monde” » ;
• Angèle Christin (Stanford) et Xavier de La Porte (Radio Nova, ex-France Culture) « La course aux clics ». Une comparaison franco-américaine des sites d’information en ligne.

Deux doctorants ont aussi présenté leurs travaux en cours : Gabriel Alcaras (EHESS/CMH) – Les communs numériques à l’épreuve de l’industrie informatique : le cas des logiciels libres et open source ; Martin Chevallier (EHESS/CEMS) – L’arrivée des robots sociaux : quid novi ? Une étudiante en master, Marie Nalpas, a présenté son travail ethnographique sur deux Fablabs : Repenser la machine, façonner son lieu de travail.

Dans le cadre de ce séminaire, Monique Dagnaud a présenté ses analyses sur Internet, une passion masculine, et Olivier Alexandre a animé une séance sur ses travaux de recherche concernant les entreprises de la Silicon Valley (enquête 2015-2017).

Les séances ont réuni entre 15 et 30 étudiants principalement inscrits à EHESS, mais aussi issus de Paris-Dauphine ou Sciences-Po. Huit étudiants ont validé ce séminaire pour leur cursus universitaire. Selon le thème d’autres personnes extérieures au monde universitaire ont assisté à ces séances – qui sont publicisées sur un WordPress dédié et sur les réseaux sociaux. Toutes les séances sont publicisées avec le résumé de chaque intervention et les éléments bibliographiques afférents.