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1er, 3e et 5e jeudis du mois de 11 h à 13 h (salle A04_47, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 6 décembre 2018 au 20 juin 2019. La séance du 4 avril se déroulera de 13 h à 15 h (même salle). La séance du 20 juin est annulée
Les étudiants suivant ce séminaire sont aussi vivement incités à suivre les quatre séances introductives, intitulées « Micro-histoire/micro-analyses du social : un parcours interdisciplinaire ».
Mots-clés : Citoyenneté, Classes sociales, Comparatisme, Droit, normes et société, Espace social, Histoire, Justice,
Aires culturelles : Chine, Europe, Europe centrale et orientale, France, Russie, Turc (domaine),
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire et civilisations de l'Europe
Intitulés généraux :
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous, par courriel.
Réception :
sur rendez-vous, par courriel.
Site web : http://ladehis.ehess.fr
Site web : http://www.cercec.fr
Adresse(s) électronique(s) de contact : alain.blum(at)ehess.fr, simona.cerutti(at)ehess.fr
Ce séminaire a connu deux moments distincts. Pendant le mois de novembre nos séances ont été parties d’un séminaire commun organisé avec plusieurs collègues (historiens, sociologues et anthropologues) autour d’une réflexion concernant la méthode micro-analytique : « Micro-histoire/Micro-analyses du social ». Ce séminaire expérimental s’est présenté sous la forme d’un parcours de quatre séances. Dans chacune d’elles deux collègues, appartenant à des champs disciplinaires différents ont confronté leurs différentes approches et méthodologies d’analyse.
Par la suite, nous avons poursuivi une démarche, engagée l’année précédente, de mise en perspective des formes, même éloignées dans le temps et l’espace, d’adresse à l’autorité, en partant d’une analyse précise des sources et des contextes que celles-ci convoquaient. Nos propres interventions ont porté d’abord sur la question de la lettre anonyme et de sa légitimité pendant l’époque moderne, en mettant en parallèle les interprétations du phénomène données par différents auteurs, notamment Edoardo Grendi (Lettere orbe) et Edward P. Thomson (Le délit d’anonymat). La même interrogation a concerné l’URSS communiste, fondée sur l’étude des modalités à travers lesquelles la bureaucratie soviétique a pris en compte et traité (ou bien ignoré) l’anonymat de la requête. L’intervention de Dinah Ribard a fourni de très utiles instruments pour mieux comprendre le statut de la pluralité des textes adressés à l’autorité, en mettant en exergue leur statut d’action, souvent politique, plutôt que de comptes rendus d’action déjà passées.
Une série de séances a été consacrée à l’utilisation des suppliques dans des contextes de conflits concernant la propriété ainsi que les relations de dette et de créances. Alain Blum a présenté des dossiers concernant les nombreuses plaintes réclamant la restitution des biens confisqués en URSS, nombre d’entre elles étant envoyées durant toute la période post-stalinienne. Masha Cerovic a étudié la place des requêtes dans l’établissement d’une autorité sur des territoires en guerre, en montrant les enjeux liés aux questions de propriété. Simona Cerutti a présenté sa recherche sur la pluralité de demandes de remises des dettes dans les États savoyards au XVIIIe siècle, en interrogeant leur poids dans les relations contractuelles et d’échange marchand. Parallèlement, Simon Castanié s’est saisi de 150 dossiers produits par l’intendance de Rouen, attachés à des demandes de protection contre l’emprisonnement pour dette, dont il a su reconstituer la genèse et les enjeux.
D’autres interventions se sont concentrées sur la période contemporaine. Enrica Asquer a utilisé les suppliques adressées au commissariat aux questions juives à partir de 1940 pour obtenir dérogation, et a traité du travail de requalification des acteurs et de leurs actions qui se réalise à travers cette action d’écriture. Arthur Clech a affronté un thème central de l’historiographie sur les suppliques, celui de la subjectivité des acteurs à laquelle cette source pourrait donner accès, à partir du terrain d’analyse des subjectivités homosexuelles en période soviétique tardive. Emilia Schijman a finalement ouvert des perspectives d’histoire du présent en présentant sa recherche sur les suppliques adressées au président de la république en France et en Argentine au cours des dernières décennies, tout en engageant une réflexion sur les cahiers de doléances ouverts au moment du « grand débat » en France. L’analyse de ces cahiers fera l’objet de séances spécifiques au cours du séminaire 2019-2020, ce qui nous ouvre à un exercice interdisciplinaire que nous pensons très prometteur.
Publications
Alain Blum
Simona Cerutti
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 6 juin 2019.