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2e et 4e mercredis du mois de 10 h à 12 h (salle BS1_28, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 14 novembre 2018 au 26 juin 2019. Pas de séance les 9 janvier et 13 mars 2019. La séance du 28 novembre se déroulera à l'ISC Paris, 22 bd du Fort de Vaux 75017 Paris. La séance du 12 décembre se déroulera en salles BS1_28 et BS1_05, 54 bd Raspail 75006 Paris. Séance supplémentaire le 6 mars (même horaire, même salle)
Ce séminaire s’intéresse aux savoirs techniques développés dans un contexte sans écriture, plus particulièrement aux savoirs musicaux relevant de l’ethnomusicologie. On entend par « modélisation » au sens large l’étude des principes de cohérence qui organisent ces savoirs et qui en déterminent la logique implicite. La question centrale qui se pose est de savoir dans quelle mesure cette logique est consciente pour les experts des savoirs concernés. On envisagera différentes manières de mener l’enquête auprès d’eux dans un contexte social donné. Une partie du séminaire traitera de répertoires musicaux traditionnels et d’activités techniques ancrés dans de petites sociétés en Afrique notamment. Une autre abordera la question générale de l’improvisation dans le contexte plus large du jazz, des musiques du monde et des musiques électroniques, du point de vue des savoirs qu’elle mobilise (rapport de l’anticipé et de l’imprévu) et des technologies qu’elle met en jeu (des instruments traditionnels aux dispositifs numériques). On montrera en particulier les résultats des recherches menées sur le développement d'un logiciel de modélisation et de simulation de l'improvisation. Aucune connaissance mathématique n’est requise.
Mots-clés : Anthropologie, Arts, Humanités numériques, Informatique et sciences sociales, Mathématiques et sciences sociales, Modélisation, Musique, Savoirs,
Aires culturelles : Afrique, Contemporain (anthropologie du, monde),
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Méthodes et techniques des sciences sociales
Intitulés généraux :
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous.
Réception :
contacter l'enseignant par courriel.
Niveau requis :
séminaire de master 1 et 2.
Site web : http://ehess.modelisationsavoirs.fr
Site web : http://digitaljazz.fr
Adresse(s) électronique(s) de contact : chemilli(at)ehess.fr
Le séminaire s’intéresse principalement à la question de l’improvisation et de son rapport aux différents genres musicaux (jazz, world music, électro). Cette année les travaux ont porté plus particulièrement sur la place de l’improvisation dans la musique électronique. Le cadre de cette recherche est celui du développement informatique d’un improvisateur artificiel mené en collaboration par deux laboratoires, le CAMS et l’IRCAM. Il s’appuie sur une enquête de terrain effectuée auprès de musiciens professionnels dans le contexte de projets artistiques mettant en jeu le logiciel. En septembre 2019, nous avons co-organisé un grand workshop à Athènes qui présentait un large panorama de l’utilisation de l’informatique dans l’improvisation musicale.
Quitter le laboratoire pour aller sur le terrain à la rencontre d’artistes et de leurs publics, c’est découvrir que la musique peut être compartimentée, que chaque communauté a ses représentations sur ce qu’elle peut ou doit être. En observant la réception du logiciel d’improvisation dans différents contextes, on découvre quelle idée de la musique se fait chaque communauté, et comment le fait d’y plonger un outil informatique, qui apparaît parfois comme un OVNI, conduit à mettre en évidence certaines réticences. Nous avons utilisé le logiciel à l’occasion de dix dates de concert au Théâtre du Lion à Vernon où nous jouions un répertoire électro. Nous avons prolongé les observations recueillies sur le terrain par des analyses comparées d’exemples historiques empruntés au jazz ou à la musique électronique (improvisation de Keith Jarrett, morceau de Massive Attack). Dans une large mesure la musique électronique repose sur le bouclage, c’est-à-dire un processus de sélection et de répétition, qui est antagoniste avec le principe de variation propre à l’improvisation instrumentale. Ces travaux ont fait l’objet d’une présentation en mai 2019 au colloque « Écrire comme composer : le rôle des diagrammes ».
En complément de ces recherches, le séminaire a reçu plusieurs invités. Patrice Moullet et Guy Reibel sont venus présenter différentes utilisations de l’OMNI, une interface musicale en forme de sculpture monumentale avec des plaques en céramique multicolores qui déclenchent des samples audionumériques. Julien André et Camel Zekri ont parlé des rapports entre la création contemporaine jazz et les musiques traditionnelles africaines, mandingues d’un côté et gnaoua de l’autre.
Publications
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 4 janvier 2019.