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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Caméras politiques

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

Cf. détail du calendrier ci-dessous

  • Mercredi 27 février 2019 (17 h - 21 h 30) : La Fémis, Salle Jacques Demy, 6 Rue Francoeur 75018 Paris
  • Jeudi 28 février 2019 (09 h 45 - 17 h 30) : INHA, Salle Vasari, 2 rue Vivienne 75002 Paris
  • Vendredi 1er mars (10 h - 18 h) : La Fémis, Salle Jacques Demy, 6 Rue Francoeur 75018 Paris  la séance est annulée
  • Lundi 8 avril 2019 (10 h - 17 h 30) : La Fémis, Salle Jacques Demy, 6 Rue Francoeur 75018 Paris
  • Mardi 9 avril 2019 (9 h 45 - 17 h) : amphithéâtre François-Furet, 105 bd Raspail 75006 Paris
  • Jeudi 2 mai 2019 (18 h 30 - 21 h 30) : La Fémis, Salle Jean Renoir, 6 Rue Francoeur 75018 Paris
  • Vendredi 3 mai 2019 (9 h 15 - 17 h 30) : La Fémis, salle Jacques Demy, 6 Rue Francoeur 75018 Paris

En 2018-2019, le séminaire « Caméras politiques » accueillera le projet « Pour une étude globale des pratiques filmiques dans les luttes autochtones » ("For a Global Study of Filmic Practices within Autochthonous Struggles", piloté par Nicole Brenez et financé par l’IRIS Études Globales de PSL).

Le séminaire se déroulera en trois journées d’études. Il portera sur les pratiques filmiques dans l'histoire des luttes autochtones face aux conséquences engendrées par des processus écologiques, économiques et géopolitiques de grande échelle. Quel cinéma peut rendre compte de situations d'injustice environnementale, d'expropriation, de mercantilisation et de pollution des terres et de contamination des des êtres vivants, y compris les humains ? Dans une perspective transdisciplinaire, entre recherche en art et en sciences sociales, moyennant une coopération entre cinéastes, militants et anthropologues, il s'agit de considérer comment ces pratiques filmiques documentent, participent et contribuent à faire l'histoire de ces luttes autochtones.

Ouvert aux étudiants en master et aux auditeurs libre, le séminaire se centrera sur un corpus singulier d'œuvres filmiques produites dans des luttes autochtones, en particulier dans l'aire Asie-Pacifique et celle de l'Amérique du Nord. Notre objectif sera d'établir une généalogie de ces pratiques et formes filmiques, et d'esquisser une cartographie des œuvres contemporaines. La validation du séminaire se fera sur la base de la présence et participation aux séances et la livraison d'un travail d'une dizaine de pages pour le mois de mai.

#1 – Autochthonous Cinema against Occupations [North America]

27-28 février, avec :

  • Alanis Obomsawin (cinéaste et musicienne)
  • Sky Hopinka (cinéaste et plasticien)

Ces journées interrogent les tactiques filmiques – tant passées que contemporaines – développées par les mouvements de résistance des autochtones face aux spoliations et aux pollutions des terres ancestrales. Dans la perspective d’une histoire visuelle des mouvements politiques intertribaux et panamérindiens en Amérique du Nord, trois corpus sont particulièrement étudiés. Le premier concerne les films produits au sein de l’Office National du Film du Canada. Ceux-ci témoignent notamment des résistances des autochtones du Québec face aux grands projets qui ponctuent les années 1970 et se sont rapidement transformés en une politique agressive à l’égard des réserves amérindiennes. Un deuxième moment est consacré aux productions vidéo et aux films qui documentent et accompagnent les mouvements insurrectionnels du Sud Mexique, depuis le courant des années 1990 au Chiapas et depuis le milieu des années 2000 dans l’État de Oaxaca. Un troisième, grâce à l’œuvre du cinéaste Sky Hopinka, des nations Ho-Chunk et Pechanga, nous permet de revenir sur les lieux qui constituent les points de repères essentiels d’une histoire visuelle et politique des Amérindiens des États-Unis.

#2 – A Long View on Colonizing Practices and their Amnesia [Pacific/West Indies]

8-9 avril 2019, avec :

  • John Gianvito (cinéaste et professeur à Emerson College)
  • Myrla Baldonado (militante, Pilipino Workers Center)

L’amnésie collective entourant l’histoire coloniale des Philippines constitue le point de départ de ces journées. La documentation visuelle réalisée par le cinéaste John Gianvito et l’engagement de la militante Myrla Baldonado aux côtés des victimes de la pollution des bases états-uniennes de Clark et de Subic aux Philippines sont l’objet de notre première journée. La seconde se concentre sur Okinawa, la Micronésie, Samoa et l’Australie, et sur les pratiques coloniales et néocoloniales élaborées dans le Pacifique au XXe siècle. Cet espace est marqué par des indépendances tardives, par la subsistance de divers régimes de protectorats ainsi que par une forte présence des grandes compagnies privées et des forces armées occidentales. Ces deux journées sont consacrées à l’élaboration d’une première chronologie des pratiques filmiques documentant, d’une part, les héritages coloniaux et militaires des états australiens, états-uniens et japonais dans le Pacifique et, d’autre part, les résistances qui s’organisent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

#3 – Autochthonous Futures, Our Future [Oceania/North America]

2-3 mai 2019, avec :

  • Karrabing Film Collective (collectif de cinéastes et militants)
  • Lisa Rave (cinéaste et plasticienne)
  • Erik Blinderman (cinéaste et plasticien)
Ces deux dernières journées engagent un dialogue autour des formes filmiques, collectives et essayistes. Cinéastes et militants exposent la façon dont l’expérience des communautés autochtones dans des situations marquées par l’extension de la biopolitique et des logiques du libéralisme tardif à l’ensemble du vivant éclaire, en retrour, le devenir et les relations que nous entretenons avec nos milieux de vie. Dans le cadre de cette discussion étendue aux populations autochtones d’Océanie et d’Amérique du Nord, les interventions portent sur les pratiques filmiques qui documentent le déploiement de l’extractivisme tout comme ses conséquences sur nos technologies et nos futurs énergétiques. Suivant un double mouvement, présentations, discussions et masterclass du Karrabing Film Collective, de Lisa Rave et d’Erik Blinderman rendent compte de l’ancrage de ces politiques extractives dans des histoires coloniales qu’il faut encore exhumer, et extrapolent des formes alternatives d’adaptations au changement climatique : les futurs autochtones sont aussi nos futurs.

Suivi et validation pour le master : Mensuel annuel/bimensuel semestriel (8x3 h = 24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Intitulés généraux :

  • Daniel Cefaï- Sociologie des mobilisations collectives et des problèmes publics
  • Éric Wittersheim- Anthropologie de l’État en Océanie. Ville, migrations, territoires et globalisation
  • Direction de travaux d'étudiants :

    s'adresser aux enseignants en fin de séminaire.

    Réception :

    envoyer les demandes d'information par courriel.

    Adresse(s) électronique(s) de contact : nicole.brenez(at)gmail.com, larcherj(at)hotmail.fr, perrine123456(at)yahoo.fr, cefai(at)ehess.fr, eric.wittersheim(at)ehess.fr

    Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 13 février 2019.

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