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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

« Dépeupler, repeupler ». Littérature, politique, environnement

  • Marielle Macé, directrice d'études de l'EHESS, directrice de recherche au CNRS (TH) ( CRAL )

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Jeudi de 15 h à 18 h (salle 13, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 15 novembre 2018 au 14 mars 2019. Pas de séance le 13 décembre. Pas de séance le 29 novembre, cette séance est remplacée par une séance hors les murs à la Maison de la poésie, le samedi 8 décembre. La séance du 31 janvier est avancée au 25 janvier (même horaire, même salle). La séance du 28 février se déroulera de 15 h à 20 h (salle 13)

« Chacun va, cherchant son dépeupleur », écrivait Beckett dans l’une de ses dernières proses. Ce séminaire s’intéressera à une littérature moderne et contemporaine soucieuse de « dépeuplements » de tous ordres, observant les efforts d’œuvres occupées à dire « le peuple » ou inquiètes de s’en détourner — occupées à figurer un peuple, à s’adresser à lui, mais aussi à chercher des peuples et à les imaginer. On organisera l’ensemble en deux temps, distincts et corrélés, correspondant aux deux genres successivement privilégiés : le poème et l’essai.

On reconstruira d’abord l’aventure du mot « peuple(s) » en poésie. On se demandera quels ont été, depuis Victor Hugo, les instruments d’une syntaxe démocratique : grammaire de l’égalité, politique des prépositions (lorsqu’il s’agit de parler à, pour, ou avec un peuple), élargissement de l’adresse et invention de scènes pronominales… On essaiera de comprendre les façons dont la poésie a pris le risque de se dépeupler, s’exagérant surtout l’absence d’un peuple qu’elle avait peut-être tout simplement cessé d’aimer. Et l’on observera une poésie contemporaine effectivement engagée à se repeupler, autant que les ciels, les landes ou les places.

On s’intéressera ensuite à la solidarité qui existe entre le genre de l’essai et une anthropologie étendue aux bêtes, aux plantes, aux pierres, aux choses… On se familiarisera avec une perspective « écopoétique ». On lira des auteurs qu’il est peut-être inattendu de prendre ensemble : Thoreau et Bruno Latour, Ovide et Anna Tsing, Jean-Christophe Bailly et Annie Dillard, Michaux et Tim Ingold, Élisée Reclus et Donna Haraway… Et l’on essaiera de montrer que la littérature participe de fait à l’élargissement des formes de vie à considérer, et que c’est comme cela qu’elle prend sa place dans la définition d’un monde commun — c’est-à-dire aussi, aujourd’hui, dans la nécessité d’imaginer des façons de vivre dans un monde abîmé.

Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (48 h = 12 ECTS)

Mentions & spécialités :

Domaine de l'affiche : Signes, formes, représentations

Intitulés généraux :

  • Marielle Macé- Stylistique de l’existence (littérature, sciences sociales, théorie critique)
  • Renseignements :

    contact par courriel.

    Réception :

    réception sur rendez-vous.

    Adresse(s) électronique(s) de contact : marielle.mace(at)ehess.fr

    Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 15 février 2019.

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