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2e mercredi du mois de 10 h à 13 h (salle A06_51, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 14 novembre 2018 au 12 juin 2019. Séance supplémentaire le 15 mai 2019 (de 15 h à 18 h, salle A05_51)
La prise en compte des processus circulatoires à la fois comme objet d’étude et comme prisme analytique compte parmi les acquis du renouveau historiographique en cours sur la Guerre froide, définie de manière conventionnelle comme un état des relations internationales caractérisé par l’antagonisme entre deux superpuissances (États-Unis/URSS), la confrontation entre les systèmes capitaliste et socialiste, la séparation quasi-hermétique des camps qui s’en revendiquaient. Dans le prolongement d’une première édition organisée en 2017-2018, ce séminaire entend examiner l’apport de cette perspective de recherche à la compréhension de la Guerre froide, du cadre d’action et de représentations qu’elle offre aux acteurs, des asymétries et multipolarités éventuelles qui la caractérisent, sans négliger les limites méthodologiques et conceptuelles de cette perspective. Seront notamment privilégiées des enquêtes interrogeant la construction d’espaces sociaux transnationaux créés autour d’organisations internationales, de rencontres militantes, de programmes d’échanges économiques, culturels et scientifiques. D’autres entrées heuristiques possibles porteront sur des flux (d’idées, d’objets, de personnes, de pratiques, de modèles institutionnels) ainsi que sur des intermédiaires aux parcours biographiques internationalisés et des « lieux carrefour » (institutions, événements internationaux). La géographie de ces circulations ne se limitera pas à la prise en compte des dynamiques « Est-Ouest » mais inclura également celles « Est-Est », « Nord-Sud » ou « Sud-Sud ». Enfin, il s’agira également d’interroger le rôle joué par les processus circulatoires dans le réagencement, la redéfinition et le délitement de l’état des structures caractérisant le contexte international ciblé ici et in fine, dans les sorties de Guerre froide. Si elles sont concrètement entraînées par la chute proprement dite des régimes communistes, elles sont aussi « présumées » ou « inachevées » lors des conjonctures dites de « détente » redéfinissant provisoirement cet état. Ce faisant, le séminaire ambitionne à connecter ces thématiques à des questions habituellement distinctes, portant sur des processus de démocratisation, de libéralisation économique et de globalisation post-Guerre froide. Il entend aussi s’appuyer sur l’analyse, par-delà les sorties de guerre froide, des inerties des acteurs, de leurs pratiques et de leurs représentations, ou encore, de la genèse, à cette époque précisément, de réseaux, principes, modèles d’action, voire de « mots d’ordre » institutionnalisés, légitimés et qui circulent pendant la décennie 1990 à un niveau construit d’emblée comme « global ». C’est dès lors à un examen critique des césures politiques qu’invite également ce séminaire.
Pendant l’année 2018-2019 le séminaire bénéficie du soutien matériel du GDR « Connaissance de l’Europe médiane » (CNRS) et du Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP, CNRS-EHESS-Université Paris Panthéon Sorbonne).
Programme :
14 novembre 2018 : Séance introductive - Cadrages théoriques et méthodologiques : considérations à partir de deux enquêtes
12 décembre 2018 : Approches en matière de lutte contre le communisme de Guerre froide et circulations internationales des pratiques : renseignement, guerre psychologique, action paramilitaire
9 janvier 2019 : Vecteurs de construction d’un internationalisme communiste : organisations et socialisations transnationales
13 février 2019 : Représentations de la Guerre froide et du Rideau de fer
13 mars 2019 :
10 avril 2019 : Science et politique en contexte de Guerre froide. Relations scientifiques entre la France et les deux « blocs »
15 mai 2019 (NB : horaire et salle modifiés : de 15 h à 18 h, salle A05-51) : Mobilisations transnationales autour des droits des femmes
12 juin 2019 : Science et politique en contexte de Guerre froide (2)
Mots-clés : Circulations, Globalisation, Politique, Relations internationales, Transnational,
Aires culturelles : Transnational/transfrontières,
Suivi et validation pour le master : Mensuel annuel/bimensuel semestriel (8x3 h = 24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire - Problèmes généraux
Intitulés généraux :
Renseignements :
par courriel.
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous.
Réception :
sur rendez-vous.
Niveau requis :
master.
Adresse(s) électronique(s) de contact : ioana.cirstocea(at)ehess.fr, ioana.popa(at)cnrs.fr
Le séminaire était inscrit pour la deuxième année consécutive au programme du master « Études politiques » et il a comporté en 2019-2020 huit séances mensuelles de trois heures, construites chacune autour d’un thème structurant et comportant entre deux et trois interventions. Il a été fréquenté par une moyenne de dix personnes par séance, parmi lesquelles quatre l’ont fait valider dans le cadre de différents masters de l’EHESS et de l’Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne.
La prise en compte des processus circulatoires à la fois comme objet d’étude et comme prisme analytique compte parmi les acquis du renouveau historiographique en cours sur la Guerre froide, définie de manière conventionnelle comme un état des relations internationales caractérisé par l’antagonisme entre deux superpuissances (États-Unis/URSS), la confrontation entre les systèmes capitaliste et socialiste et la séparation quasi-hermétique des camps qui s’en revendiquaient. Dans le prolongement de la première édition organisée en 2017-2018, le séminaire a examiné l’apport de cette perspective de recherche à la compréhension de la Guerre froide, du cadre d’action et de représentations qu’elle offre aux acteurs, des asymétries et multipolarités éventuelles qui la caractérisent, sans négliger les limites méthodologiques et conceptuelles de cette perspective. Il a notamment privilégié des enquêtes interrogeant la construction d’espaces sociaux transnationaux créés autour d’organisations internationales, de rencontres militantes, de programmes d’échanges culturels, scientifiques et économiques. D’autres entrées heuristiques ont été les flux (d’idées, d’objets, de personnes, de pratiques, de modèles institutionnels) ainsi que les intermédiaires aux parcours biographiques internationalisés et les « lieux carrefour » (institutions, événements internationaux). La géographie de ces circulations ne s’est pas limitée à la prise en compte des dynamiques « Est-Ouest » mais a également inclus celles « Est-Est », « Nord-Sud » ou « Sud-Sud ».
Les huit séances de cette année se sont articulées autour des thématiques suivantes : les approches en matière de lutte contre le communisme de Guerre froide et les circulations internationales des pratiques de renseignement, de guerre psychologique et d’action paramilitaire (François David, Université Lyon 3 et Elie Tanenbaum, IFRI) ; les organisations et socialisations transnationales en tant que vecteurs de construction d’un internationalisme communiste (Brigitte Studer, Université de Berne et Simon Godard, Sciences Po Grenoble) ; les représentations de la Guerre froide et du Rideau de fer (Fanny Le Bonhomme, Université de Poitiers et Corine Defrance, CNRS, UMR-8138-SIRICE) ; les diplomaties culturelles de Guerre froide (Veronika Durin-Hornyik, Université Paris Est-Marne La Vallée et Anne-Marie Corbin, Université de Rouen) ; les relations scientifiques entre la France et les deux « blocs » (Laurence Roche-Nye, Sorbonne Université, Labex EHNE Civilisation matérielle et Deniz Uztopal, docteur en histoire) ; les relations entre science et politique en contexte de Guerre froide (avec Sylvain Laurens, EHESS, CESSP et Ioana Popa, CNRS, ISP). Une séance a été commune avec le séminaire « Savoirs critiques, savoirs d’institution. Sociologie des circulations du genre » et elle a porté sur les mobilisations internationales pour les droits des femmes en contexte de Guerre froide (Ioana Cîrstocea, CNRS, CESSP, Ophélié Rillon, CNRS, LAM et Tatiana Smyrnova, CESSMA).
Toutes les séances ont été consacrées à la présentation et à la discussion d’enquêtes empiriques, élaborées dans des cadres (pluri)disciplinaires variés (sociologie, science politique et histoire). Les aspects méthodologiques ont à chaque fois fait l’objet d’un examen attentif et ont nourri des échanges prolongeant ceux qui avaient été impulsés lors de la séance introductive, consacrée quant à elle à la question des cadrages méthodologiques et théoriques.
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 20 mai 2019.