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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Pratiques et politiques éditoriales : de la librairie scientifique du XIXe siècle aux savoirs numériques

  • Valérie Tesnière, conservateur général des bibliothèques, directrice d'études de l'EHESS ( CMH )

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

1er, 3e et 5e jeudis du mois de 17 h à 19 h (salle 4, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 18 octobre 2018 au 18 avril 2019. La séance du 18 octobre se déroulera en salle 1. Pas de séance le 21 mars, la séance du 4 avril se déroulera de 19 h à 21 h (salle 2)

Le séminaire étudie l'organisation du travail intellectuel à partir de l'activité de publications scientifiques du XIXe siècle à aujourd'hui. En 2018-2019, il continuera les enquêtes en cours sur les revues, en s'intéressant aux acteurs éditoriaux et au lectorat (bibliothèques,  laboratoires...) ainsi qu'aux circuits particuliers de diffusion. ll mobilise l'expérience d'historiens du livre, d'historiens des sciences, d'anthropologues et de sociologues comme de spécialistes des sciences, sciences de l'information et humanités numériques.

18 octobre 2018 : Valérie Tesnière, Introduction

15 novembre 2018 : Valérie Tesnière, « Enquête sur l’évolution des revues scientifiques françaises (1945-2018) »

6 décembre 2018 : Daniel Renoult, « Enquête sur les revues de sciences humaines et sociales 2017 : premier bilan »

20 décembre 2018 : Sébastien Zerilli (EHESS/CMH), « Représentations de la sociologie dans une collection éditoriale encyclopédique (les Que-sais-je ?) »

17 janvier 2019 : Sebastiaan Vandenbogaerde (Université de Gand), « Les revues juridiques belges (XIXe-XXe siècles). Vecteurs du droit ? Vecteurs éditoriaux ? »

31 janvier 2019 : Antoine Pelicand (Université de Saint-Etienne), « "Pour bien juger, même en équité, il faut savoir". Des entreprises éditoriales dans la France judiciaire du XIXe siècle »

7 février 2019 : Valérie Tesnière, « Enquête sur l’évolution des revues scientifiques françaises (1945-2018) »

21 février 2019:  Valérie Tesnière, « Enquête sur l’évolution des revues scientifiques françaises (1945-2018) »

7 mars 2019 : Florent Houssais (EHESS), « Comment montrer quelque chose qui n'est pas là ? Exposition du savoir scientifique en situation muséale / en situation de séminaire »

  • Discutante : Béatrice Fraenkel (EHESS/CMH)

4 avril 2019 (de 19 h à 21 h, salle 2, 105 bd Raspail) : Daniel Renoult, « Agrégateurs et plateformes en France, quel rôle, quel impact, quelles concurrences ? »

18 avril 2019 : Valérie Tesnière, Synthèse du séminaire.

  • Discutante : Anne Rasmussen (EHESS/CAK)

Aires culturelles : Europe,

Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire - Problèmes généraux

Intitulés généraux :

  • Valérie Tesnière- Pratiques et politiques éditoriales contemporaines, XIXe-XXIe siècle : de la « librairie scientifique » du XIXe siècle au savoir numérique
  • Renseignements :

    par courriel.

    Direction de travaux d'étudiants :

    sur rendez-vous.

    Réception :

    sur rendez-vous.

    Niveau requis :

    Master.

    Adresse(s) électronique(s) de contact : vtesnier(at)ehess.fr

    Compte rendu

    Le séminaire étudie l’organisation du travail intellectuel à partir de l’activité de publication scientifique et tout particulièrement des revues, du XIXe siècle à aujourd’hui. En 2018-2019, il s’est centré sur la période postérieure à 1945. L’enquête déjà entamée lors de la session précédente avec le secteur médical, a porté sur d’autres exemples de revues publiées en France, en sciences, techniques ainsi qu’en sciences humaines et sociales.

    Alors que s’est imposé le canon académique de publication qu’on connaît aujourd’hui, on observe cependant au sein de nombreuses rédactions des tensions de divers ordres. L’heure est à la recherche d’économies de production et à la compression des coûts, ce qui peut conduire à des périodicités fluctuantes et à une accélération des fusions de titres, dans une perspective internationale le cas échéant. Certaines rédactions demeurent attachées à des traditions, comme les suppléments bibliographiques, alors que le CNRS met en place ses bulletins signalétiques. Attentives aux attentes exprimées par leurs lecteurs, elles composent entre la publication d’articles originaux et l’actualité scientifique. Les besoins des lectorats (chercheurs, praticiens de terrain) demeurent en effet diversifiés : il y a plusieurs cibles de pairs et les revues s’efforcent d’en tenir compte. Ainsi la pratique de l’anglais est loin d’être généralisée et l’usage du français correspond longtemps à une réelle demande.

    Si les éditeurs, avec les rédactions, ont introduit des services éditoriaux à la demande avant le passage au numérique, il apparaît que cette évolution technique accélère considérablement la recomposition du paysage éditorial dans le contexte d’une internationalisation accrue des échanges scientifiques. Elle contraint les rédactions et les éditeurs à se professionnaliser pour survivre. Internet bouscule les circuits en place, rendant les communautés plus instables. L’analyse du fonctionnement des revues au cours des décennies 1950-2010 rappelle que, si les revues sont indissociables de l’institutionnalisation progressive de la recherche, elles offrent aussi une autre grille de lecture de l’histoire de la recherche scientifique. Outils mis au point pour rendre performants les échanges d’information de tous ordres au sein de différentes communautés professionnelles, dont les communautés académiques, elles ne peuvent subsister sans cette recherche de performance, qui est l’expression d’une dialectique complexe entre les différents membres. La période qui précède le passage aux réseaux en ligne, finalement peu étudiée, est riche d’enseignements pour mettre en perspective la « révolution numérique » appliquée aux publications.

    La session a fourni également l’occasion de présenter et discuter l’enquête du MESR menée sous la direction de Daniel Renoult sur les revues actuelles de sciences humaines et sociales et sur le rôle des agrégateurs et plateformes en France. Dans la suite du colloque organisé à l’ENS-Jourdan en janvier 2018 (L’histoire de l’édition juridique–XVIe-XXe siècle : état des lieux), deux communications (Sebastiaan Vandenbogaerde de l’Université de Gand sur les revues juridiques belges aux XIXe et XXe siècles, Antoine Pélicand de l’Université de Saint-Étienne sur les entreprises éditoriales du XIXe siècle dédiées à la clientèle des juges de paix) ont enfin rappelé tout l’intérêt d’une analyse des publications juridiques pour comprendre les mécanismes éditoriaux des revues techniques et professionnelles.

     

    Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 18 mars 2019.

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