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1er et 5e mercredis du mois de 17 h à 20 h (amphithéâtre François-Furet, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 7 novembre 2018 au 5 juin 2019. Les séances des 7 novembre et 5 décembre 2018 se dérouleront en salle 8 (105 bd Raspail 75006 Paris). La séance du 3 avril se déroulera en salle A07_51 (54 bd Raspail 75006 Paris). Une séance supplémentaire au lieu le 8 juillet 2019 de 18 h à 20 h. La séance du 29 mai se déroulera en salle A09_51 (54 bd Raspail)
Inspirées d'une certaine approche des études postcoloniales, les Deaf Studies (les études sur la langue, la culture et l'identité sourde) sont devenues des sujets d’étude des sciences humaines et sociales depuis peu. Au début des années 1970, Bernard Mottez, alors chercheur du CNRS spécialisé dans la sociologie du travail, entame ses premières recherches sur les sourds et le handicap au Centre d'études des mouvements sociaux. Son travail de recherche contemporain du développement des Deaf Studies marque le début des travaux modernes en France en ethnologie de la surdité et en sociolinguistique de la langue des signes. Bernard Mottez devient dès lors un moteur de la diffusion des travaux de chercheurs nord-américains non seulement par la publication de la revue Coup d'Œil (édition CEMS, parue entre 1977 et 1984), mais encore par l'invitation de ces chercheurs dans les séminaires qu'il animera à l'EHESS entre 1977 et 1992. Ces séminaires, interprétés en LSF/français car réunissant un public sourd et entendant, et premiers dans leur genre dans l'enseignement supérieur en France, constitueront le noyau d'une recherche pionnière entamée par le sociologue. La contribution de Bernard Mottez à la construction d'une approche sociologique et sociolinguistique des sourds et de la langue des signes dans le contexte de l'EHESS n'est pas restée cependant isolée. Il faut signaler, depuis la fin des années soixante-dix, les travaux du linguiste Yau Shun-chiu du Centre de recherche linguistique sur l'Asie orientale, sur la création de langues gestuelles chez des sourds isolés, c'est-à-dire sans contact avec d'autres sourds, ainsi que les travaux de l'ethnologue Yves Delaporte, directeur de recherche au CNRS, attaché au Laboratoire d'anthropologie urbaine qui, depuis 1994, se consacre aux sourds et à la langue des signes. Bien que les travaux sur les sourds et la langue de signes n'ont pas bénéficié d'un développement institutionnel plus conséquent (on compte six thèses sur la question depuis 1980) l'intérêt de l'EHESS ne s'est pas complètement estompé. En témoigne la reprise des séminaires depuis une dizaine d’années. Si la langue des signes a acquis droit de cité dans les recherches en sciences du langage en France, notamment avec Christian Cuxac, linguiste de l’Université Paris 8 qui, depuis les années quatre vingt, a fortement renouvelé l’approche linguistique des langues des signes, l'ouverture plus large des sciences humaines et sociales aux questions que la surdité et les sourds suscitent, est restée en franc décalage dans le paysage universitaire français. Or, c'est précisément dans cette particularité qu’ont les sourds de transformer ce qui est communément appréhendé comme une défaillance, leur surdité, en soubassement épistémologique d'une langue visuo-gestuelle, que réside l'urgence d'ouvrir les études sur les langues des signes à des approches transdisciplinaires.
C’est précisément l’objectif du collectif de recherche réuni autour du séminaire « Les Deaf Studies en question » et intégré par Fabrice Bertin, Yann Cantin, Julie Châteauvert, Marie Coutant, Tamara Dmitrieva, Maati El Hachimi, Barbara Fougère, Angelo Frémeaux, Mike Gulliver, Marie-Thérèse L'Huillier, Pierre Schmitt, Didier Séguillon, Soline Vennetier. Ce séminaire, est conçu comme un espace de partage, de circulation et de traduction de recherches entamées d’une rive et de l’autre de l’Atlantique par des chercheurs sourds et entendants, dans un dialogue interdisciplinaire et international (Amérique du Sud, Amérique du Nord, Europe).
Mercredi 7 novembre 2018 : « Les Deaf Studies en France : enjeux épistémologiques et politiques », Andrea Benvenuto (CEMS, PHS- EHESS)
Mercredi 5 décembre 2018 : « Critical Deaf Studies », Pierre Schmitt (EHESS)
Mercredi 30 janvier 2019 : « Quels enjeux épistémologiques du "dire en mimant" des langues des signes ? Plasticité sémiotique, créativité et mimésis corporelle et sociale », Fanny Macé (docteure en sciences du langage, Université Paris 8. Linguistique des langues des signes)
Mercredi 6 février 2019 (en visioconférence – LSI/LSF/français) :
Mercredi 6 mars 2019 : Présentation des travaux des doctorants - Robert Gravilescu (Université Paris 8), Angelo Frémeaux (EHESS)
Mercredi 3 avril 2019 (en visioconférence – LSI/LSF/français) :
Mercredi 29 mai 2019 :
Mercredi 5 juin 2019 :
Mots-clés : Langue des signes, Mobilisation(s), Sourds,
Aires culturelles : Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe,
Suivi et validation pour le master : Mensuel annuel/bimensuel semestriel (8x3 h = 24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Philosophie et épistémologie
Intitulés généraux :
Renseignements :
par courriel à andrea.benvenuto(at)ehess.fr ou olivier.schetrit(at)ehess.fr
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous.
Réception :
sur rendez-vous.
Niveau requis :
pas de niveau requis.
Adresse(s) électronique(s) de contact : andrea.benvenuto(at)ehess.fr
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 14 mai 2019.