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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Aux marges des diasporas : sociabilités des lieux « autres » (16e-19e s.)

  • Mathilde Monge, maître de conférences à l'Université Toulouse 2 Jean-Jaurès ( Hors EHESS )
  • Natalia Muchnik, directrice d'études de l'EHESS (en cours de nomination) (TH) ( CRH )

    Cet enseignant est référent pour cette UE

  • Marie-Carmen Smyrnelis, maître de conférences à l'Institut catholique de Paris ( CETOBaC )

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

1er, 3e et 5e jeudis du mois de 17 h à 19 h (salle 5, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 15 novembre 2018 au 6 juin 2019

Face au morcellement des historiographies, ce séminaire examine le fait diasporique par une approche comparée et croisée des diasporas des 16e-19e siècles (séfarades, huguenots, Grecs, mennonites, morisques, Arméniens, etc.). Contrairement aux diasporas contemporaines, elles permettent de saisir l’ensemble du cycle diasporique, de l’émergence à la dilution, mais aussi le poids spécifique du religieux en amont des bouleversements de la sécularisation. Après avoir analysé les relations des diasporas au(x) territoire(s) en 2008-2011, les modes d’intégration en milieu urbain en 2012-2014, nous avons en 2015-2018 centré la réflexion sur l’articulation entre extranéité et inclusion, en analysant les rapports aux pouvoirs, la constitution des réseaux, les relations inter-diasporiques et la métropolisation de certaines implantations.

L’année 2018-2019 se déroulera en deux temps. Il s’agira tout d’abord, en poursuivant la réflexion sur les configurations diasporiques, d’interroger la formation et l’organisation de leurs segments. Perçus comme autant de diasporas within a Diapora (J. Israël), ces sous-ensembles, hétérogènes, entretiennent des rapports fluctuants avec leurs ensembles. Dans un second temps, nous nous intéresserons aux lieux « oubliés » des diaspora studies tels que auberges et tavernes, clubs et cafés : nœuds de relations ou sociabilités de l’entre-soi, ils abritent des formes singulières de socialisation. Enfin, suivant la route des auberges, nous quitterons les villes, privilégiées par les études diasporiques, pour les espaces ruraux, qui nous permettront d’interroger le fait diasporique par ses marges.

Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire et civilisations de l'Europe

Intitulés généraux :

  • Natalia Muchnik- Minorités et mobilités en Europe, XVIe-XIXe siècle
  • Renseignements :

    par courriel.

    Direction de travaux d'étudiants :

    sur rendez-vous par courriel : natalia.muchnik(at)ehess.fr

    Réception :

    sur rendez-vous.

    Niveau requis :

    ouvert à tous.

    Adresse(s) électronique(s) de contact : natalia.muchnik(at)ehess.fr, monge.mathilde(at)gmail.com, smyrnelis.mc(at)gmail.com

    Compte rendu

    Face au morcellement des historiographies, ce séminaire examine le fait diasporique par une approche comparée et croisée de diasporas des 16e-19e siècles (séfarades, huguenots, Grecs, mennonites, morisques, Arméniens, etc.). Contrairement aux diasporas contemporaines, elles permettent de saisir l’ensemble du cycle diasporique, de l’émergence à la dilution, mais aussi le poids spécifique du religieux en amont des bouleversements de la sécularisation. Après avoir analysé les modes d’intégration en milieu urbain en 2012-2014, nous avons en 2015-2018 centré la réflexion sur les rapports aux pouvoirs, la constitution des réseaux, les relations inter-diasporiques et la métropolisation de certaines implantations. Amsterdam, Anvers, Bordeaux, Hambourg, Constantinople, Livourne, Londres, Smyrne et Venise, entre autres, nous ont offert des cadres d’étude privilégiés. Ces villes, comparables par leur dynamique commerciale mais différenciées par leurs contextes politiques, permettent en effet de tester la pertinence du concept de diaspora dans des sociétés portuaires cosmopolites.

    L’année 2018-2019 s’est déroulée en deux temps. Nous avons tout d’abord, en poursuivant la réflexion sur les configurations diasporiques, analysé la formation et l’organisation de leurs segments. Perçus comme autant de diasporas within a Diapora (J. Israël), ces sous-ensembles, hétérogènes, entretiennent des rapports fluctuants avec leurs ensembles. Dans un second temps, nous nous sommes attachés aux lieux « oubliés » des diaspora studies qui permettent d’interroger le fait diasporique par ses marges. Il s’agit, d’une part, des campagnes dans lesquelles certaines diasporas comme les juifs germaniques (ashkénazes), les mennonites et les Grecs des Balkans étaient pourtant très présentes. Nous avons, en fin d’année, abordé ce que nous appelons des « lieux de contact », et que nous étudierons plus amplement en 2019-2020, en l’espèce les auberges et les tavernes, les clubs et les cafés : nœuds de relations ou sociabilités de l’entre-soi, ils abritent des formes singulières de socialisation.

    L’approche générale a été complétée, en 2019, par trois interventions recoupant les thématiques traitées par ailleurs. En janvier, la présentation de l’anthropologue Anne-Christine Trémon (Université de Lausanne) sur les « Relations cœur-périphérie versus dichotomies globales : destinations d’émigration et flux financiers dans la diaspora chinoise », s’est intéressée au cas de la ville chinoise de Shenzhen, développée grâce aux apports des émigrants et de leurs descendants et de l’investissement lignager de la terre d’origine. Puis, la table ronde organisée, dans le cadre du séminaire, autour du numéro de la revue Diasporas. Circulations, migrations, histoire (31, 2018), intitulé « Fragments d’exils : temporalités, appartenances », a permis d’approfondir les notions de cycles et de segments diasporiques. Elle a fait intervenir certains des contributeurs du numéro tels que Anne-Christine Trémon, Ilsen About (CNRS-Centre Georg Simmel), Delphine Richard (Université de Lyon 2) et Pálvölgyi Balázs (University Széchenyi István) ainsi que des discutants, Alexandra Poli (CNRS-CEMS) et Aurélie Varrel (CNRS-CEIAS). Enfin, en avril, Mathieu Couderc (Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne), a évoqué le cas des Grecs à la fin du Moyen-Âge. Il s’est ainsi interrogé sur la dimension diasporique des Grecs dans les sociétés européennes du Nord-Ouest aux XVe et XVIe siècles, montrant la diversité des sources possibles en la matière.

    Publications

    • « Es Villareal tierra de confesos judaiçantes : territorialidad del marranismo en la España de los siglos XVI y XVII », dans Criptojudíos. Siglos XVI-XVIII, sous la dir. de Silvia Hamui Sutton, Mexico, CDIJUM-Universidad Iberoamericana, 2019, p. 173-204.
    • Avec Mathilde Monge, L’Europe des diasporas (XVIe-XVIIIe siècle), Paris, Puf, 2019, 544 p.
    • « Conversos vs. Recusants : Shaping the Markers of Difference (1570-1680). A Comparison » dans Religious Changes and Cultural Transformations in the Early Modern Western Sephardi Communities, sous la dir. de Yosef Kaplan, Leyde, Brill, 2019, p. 43-70.
    • Les prisons de la foi. L’enfermement des minorités (XVIe-XVIIIe siècle), Paris, Puf, 2019, 352 p.

    Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 12 septembre 2018.

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