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Jeudi de 14 h à 18 h (Université Toulouse Jean-Jaurès, 5 Allée Antonio Machado, 31000 Toulouse), du 11 octobre 2018 au 8 novembre 2018
Ce séminaire aborde et discute les différentes théories de l'archéologie, en relation avec les autres sciences sociales. Les méthodes sont envisagées dans la mesure où elle renseignent ce dispositif spécifique qui relie des questions à la fois ontologiques, épistémologiques et sémantiques. Les thèmes traités sont les suivants : les faits, la preuve, l'agrégat et l'environnement, les liens entre la trace, les images et les textes, la question de la mesure, la formalisation des données archéolgiques.
Mots-clés : Anthropologie, Archéologie, Épistémologie, Histoire des sciences et des techniques, Historiographie, Philosophie analytique,
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Archéologie
Intitulés généraux :
Renseignements :
contacter Philippe Boissinot par courriel.
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous uniquement, le mardi, de 14 h à 17 h, bureau F307, MDR UT2J, 5 allée Antonio-Machado 31000 Toulouse.
Réception :
sur rendez-vous uniquement, le mardi, de 14 h à 17 h, bureau F307, MDR UT2J, 5 allée Antonio-Machado 31000 Toulouse.
Niveau requis :
licence archéologie, anthropologie ou philosophie.
Site web : http://traces.univ-tlse2.fr/
Adresse(s) électronique(s) de contact : philippe.boissinot(at)ehess.fr
La partie théorique des séminaires a eu lieu au premier semestre. Il s’agit encore cette année d’exploiter les propositions de mon ouvrage publié en 2015, Qu’est-ce qu’un fait archéologique ?, et d’en préciser des aspects restés parfois obscurs, ou trop rapidement entrevus. Contrairement au « matériau historique », dont la base est le récit, les faits archéologiques ne sont que pure spatialité, certes interprétés dans un deuxième temps en termes de chronologie. Dans les situations optimales, le temps y est conçu comme franche extériorité, il est même la mesure objective de tout agrégat. Et dans le cadre de l’ontologie minimaliste dont nous avons besoin, il est comme une propriété des choses (artefacts ou biofacts), comme le serait la couleur par exemple pour ce même genre d’entités matérielles (en tant qu’archéologues, nous n’avons pas besoin de nous référer aux théories physiques de la radioactivité, ou à celle de la dualité onde-corpuscule, pour faire usage du C14 ou de la couleur d’une poterie). Ces débats ont été repris à l’occasion d’une journée à l’université de Tours où j’ai pu répondre aux diverses critiques qui m’ont été faites. Dans le mois d’octobre qui vient, c’est autour de la notion de « trace » (de trace archéologique il s’entend) que je présenterais mes propositions théoriques, devant les antiquisants de l’Université de Toulouse 2.
Une journée d’études « Restes, déchets, poubelles », résolument transhistorique (du Paléolithique à nos jours) et interdisciplinaire (archéologie, histoire, anthropologie), a été organisée le 14 mars 2019 dans nos locaux toulousains. Une définition maintenant un peu datée de l’archéologie l’associait aux vestiges des civilisations passées, affirmant que l’archéologue menait (en quelque sorte) une analyse des poubelles d’antan, lesquelles pourraient fournir des échantillons représentatifs de leurs cultures matérielles. Prise à la lettre, cette métaphore a été appliquée à un cas contemporain, celui des poubelles de la ville américaine de Tucson, un exemple qui figure en bonne place dans l’ouvrage programmatique L’archéologie aujourd’hui (1980). Il faut reconnaître que les constats alors établis sur le gaspillage alimentaire desdits américains ont pu se faire grâce à une méthode sûre de prélèvement relative à chaque maison, à chaque entité sociale. Dans les cas les plus fréquents rencontrés par l’archéologie, nous ne disposons cependant pas de ces références d’adresses (fussent-elles anonymes). Cette référence « postale » est bien ce qui nous manque généralement : pas de lien rigide entre un destinataire/destinateur et un lieu, mais seulement des nappes hétérogènes de restes tout d’abord, avant qu’une claire ségrégation spatiale ne s’opère par la suite (pour aller vite), mais mélangée, et surtout en contexte urbain (cette question précise, nous la posons à propos d’un terrain que nous dirigeons depuis 3 ans à Ensérune, dans le Midi de la France). Assurément (et par définition), l’archéologue s’intéresse à des restes ; mais ce qui est en jeu dans cette thématique que nous avons ciblée, c’est la possibilité que ces restes aient déjà été considérés comme tels par les hommes du passé : des restes à la puissance deux, ou au second degré en quelque sorte. Comment s’y prendre alors ? Il n’est pas sûr que l’on puisse admettre qu’il existe des restes en soi, sans la possibilité d’établir une relation (abstraite ou concrète) avec un complémentaire.
Une seconde journée d’études interdisciplinaire sur l’« Acculturation » a été organisée le 16 avril avec le concours de Max Luacès, postdoctorant de l’EHESS affecté à TRACES. Ce genre de situation interculturelle est finalement relativement fréquent lors des périodes anciennes, que l’on découpe d’ailleurs en fonction des ruptures liées aux contacts culturels, ou des « transitions », lorsque les échanges prennent du temps. S’agit-il pour autant d’un processus, ou bien d’une tranche d’histoire examinée à partir du point de vue culturel ? Ce concept, toujours utile, est par ailleurs largement critiqué par les anthropologues car ils y voient une manifestation du geste civilisateur (mais ne peut-on pas découpler les aspects cognitifs des considérations éthiques ?).
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 5 juillet 2018.