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Lundi de 9 h à 11 h (salle 7, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 7 janvier 2019 au 25 mars 2019
La répression massive dont les universitaires et chercheurs signataires d’une pétition « pour la paix » furent victimes en Turquie en 2016, rappelle d’une part que dans nombre de pays la recherche scientifique évolue sur le fil de rasoir, et démontre d’autre part l’importance d’une mobilisation elle-même scientifique pour défendre les libertés universitaires comme partie intégrante des libertés publiques. Au-delà du cas emblématique turc, notre séminaire qui poursuivra une perspective pleinement comparative, a pour ambition de problématiser l’engagement pour les libertés universitaires et de recherche aussi bien dans le temps que dans l’espace. Souvent en première ligne, les sciences sociales doivent assumer en même temps une mission de connaissance de ces processus d’écrasement de la recherche et une tâche de reconstruction des savoirs dans des sociétés brutalisées. Le séminaire tentera de penser et d’illustrer cette double responsabilité.
Mots-clés : Culture, Domination, Dynamiques sociales, Études des sciences contemporaines, Histoire intellectuelle, Mobilisation(s),
Aires culturelles : Arabe (monde), Asie, Europe,
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire - Problèmes généraux
Intitulés généraux :
Renseignements :
sur rendez-vous à prendre avec Hamit Bozarslan par courriel.
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous.
Réception :
sur rendez-vous.
Niveau requis :
tous niveaux.
Adresse(s) électronique(s) de contact : Hamit.Bozarslan(at)ehess.fr
Dans le séminaire, nous avons insisté sur le fait que les sciences sociales voient le jour dans la cité, entité politique idéalement plurielle et complexe, capable de reconnaître, pacifier, négocier et institutionnaliser ses conflits internes ; elles y acquièrent une autonomie et s’institutionnalisent grâce aux libertés qu’elle assure à ses citoyens. Les menaces qui pèsent sur elles sont par conséquent inséparables de celles qui compromettent la vie de la cité elle-même, ce qui confère à leur défense une dimension pleinement citoyenne. Certes, les « gens de sciences sociales » ne sont pas les seuls à accomplir une fonction critique dans la cité et n’ont d’ailleurs aucune raison d’y revendiquer un statut privilégié. Au-delà de toute appartenance corporatiste, cependant, leur préservation ou, et le cas échéant leur protection, se justifient par les démarches spécifiques qu’ils proposent, les potentialités interprétatives et partant, d’action, qu’ils mettent à la disposition de la cité dans les lectures qu’elle a de son passé, l’évaluation qu’elle fait de son présent et des projections qui lui permettent de se penser dans l’avenir. L’« Académie » remplit en effet des fonctions extra-universitaires, à commencer par celle qui consiste à préserver la faculté de produire du sens du vécu, souvent brutalisée sous les régimes autoritaires et a fortiori totalitaires, qui tentent de réduire les sciences sociales en un outil technique au service des récits conspirationnistes, ou des politiques ségrégationnistes, répressives, voire exterminatrices. Elles jouent le rôle de « brise-mythe » des « vérités nationales » et des « théories » pseudo-scientifiques que les régimes antidémocratiques veulent imposer à tout prix à leur société ainsi qu’au monde universitaire et de recherche.
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 26 juillet 2018.