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Jeudi de 15 h à 19 h (salle Alphonse-Dupront, 10 rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris), cf. calendrier des séances ci-dessous
En collaboration avec Michel Bourdeau (CNRS, Maison Auguste Comte), Patrick Henriet (ÉPHE), Pierre Lassave (CéSor), Alain Rauwel (CéSor) et Bénédicte Sère (Université Paris-Nanterre et CéSor).
La période post-révolutionnaire est, comme disait Tocqueville, le temps des « sociétés imaginaires », des grandes utopies sociales qui forment le terreau de la tradition sociologique, de Saint-Simon et Comte jusqu’à Durkheim et Weber, lesquels instaurent la sociologie comme champ d’étude et « troisième culture ». Pourquoi les reconstructeurs de société des années 1820 font-ils retour au sacré ? Pourquoi tant de résurgences religieuses après les commotions révolutionnaires ? En quoi l’Église reste-t-elle une référence obligée pour tout apprenti sociologue en quête d’universel communautaire ? En quoi et jusqu’où les apprentis sociologues puisent-ils au répertoire traditionnel du christianisme ? Comment peuvent-ils le faire en contexte d’éclectisme et de relativisme sceptique face à la diversité des religions ? Y-a-t-il, en somme, un « âge théologique de la sociologie » comme l’a prétendu François-André Isambert à propos de Buchez, et qu’entendre par « théologie » à l’âge de formation des sciences morales puis sociales ? Au miroir des multiples formes de discours (théoriques ou littéraires) consacrées à la « comédie » des hommes s’efforçant de faire communauté, on s’intéressera aux mille et une constructions de société, à une époque où l’Église romaine elle-même entend être une « société parfaite », une « société complète ». Mais la référence à des « constructions », à des « architectures » de la société, à des contenants permettant l’engendrement quasi sacramentel de contenus sociaux, a-t-elle encore du sens dans un monde où la transcendance a désormais la fonction d’un tiers sociologique ? En bref, la Cité chrétienne est-elle encore de quelque actualité – l’actualité d’un passé que l’on s’efforce de faire advenir en des années où, avec l’urbanisme, les théories du bâti sont ipso facto des théories de vie civile porteuses de sciences de la société ?
Le programme de cette deuxième année de séminaire porte de nouveau sur la question d’un ordre ancien en renouvellement dont on examinera diverses configurations architecturées entre Moyen Âge et modernité, avant de se tourner vers cet atome de base de l’architecture sociale : la famille. Les secondes parties de séance (programme B) seront consacrées à l’étude d’auteurs et d’œuvres de référence de la modernité médiévale dans l’éclectisme des discours contemporains sur la société.
Programme A
I. Tropes architecturés
1. La ville
1.1. Questions urbaines, questions de société, questions religieuses : Zola, Travail, Cox, La cité séculière (Dominique Iogna-Prat) [8 novembre 2018]
1.2. Le catholicisme au risque de la ville [15 novembre, 6 et 20 décembre 2018]
- une théologie de la ville : perspectives anciennes et problèmes contemporains (Dominique Iogna-Prat)
- un cousinage sociologique : l’urbain et le religieux (Pierre Lassave, Olivier Chatelan et Thibault Tellier)
2. Le monastère
2.1. Le monachisme comme utopie rétrospective (Alain Rauwel) [24 janvier 2019] :
- le monachisme comme matrice du christianisme contemporain
- la référence mythique au monastère médiéval ; restauration monastique, restauration liturgique
2.2. Monastère-usine et monastère/phalanstère (Dominique Iogna-Prat) [31 janvier 2019]
II. Femmes en questions
3. L’ombre portée de Marie
3.1. Mariologie, mariolâtrie : le xixe siècle en perspective (Dominique Iogna-Prat) [7 et 21 février 2019]
3.2. « Sainte famille » et masculinités paradoxales (Dominique Iogna-Prat) [21 mars 2019]
3.3. Femmes idéales, femmes fantasmées [28 mars et 4 avril 2019]
- D’Alfred Maury à Anatole France : les saintes mystiques au cœur de la querelle entre science et religion (Patrick Henriet)
- Une « grande mystique », Madame Bruyère (Alain Rauwel)
- Jean-Hippolyte Michon, Les mystiques (Alexandra Delattre)
- Le prêtre, la femme féconde, la sainte mystique et l’hystérique selon l’évangéliste Zola (La faute de l’abbé Mouret, Le rêve, Lourdes, Paris, Fécondité) (Dominique Iogna-Prat)
4. Femmes de lettres, femmes de tête, femmes créatrices de société
4.1. Mme de Staël (Florence Lotterie) [18 avril 2019]
4.2. Balzac (Béatrix) (Dominique Iogna-Prat) [9 mai 2019]
4.3. George Sand (Patrick Henriet) [23 mai 2019]
Programme B
8 novembre 2018 : Pugin et Ruskin (Pauline Guillemet)
15 novembre 2018 : Barbey d’Aurevilly (Alexandra Delattre)
6 décembre 2018 : Saint-Simon/Desroche (Philippe Régnier)
20 décembre 2018 : Destin d’une utopie : le rôle de la transmission dans le devenir du projet kibboutzique (Barbara Allen)
24 janvier 2019 : Le Goff, lecteur de Chenu (Bénédicte Sère)
31 janvier 2019 : Tierney et Ockham (Bénédicte Sère)
7 février 2019 : Faire de l’histoire après la crise moderniste : Chenu et Gilson (Bénédicte Sère)
21 février 2019 : Lamennais (Sylvain Milbach)
21 et 28 mars 2019 : Faire de l’histoire après la crise moderniste : Chenu et Congar (Bénédicte Sère)
4 avril 2019 : Relire Jacques Maître (Michèle Bertrand)
18 avril 2019 : Clergés du Nouveau monde (Maria Elena Barral, directrice invitée)
9 et 23 mai 2019 : Positivisme, architecture et urbanisme (Matthew Wilson, directeur invité)
Mots-clés : Architecture, Arts, Ecclésiologie, Espace, Histoire culturelle, Historiographie, Institutions, Liturgie, Moyen Âge/Histoire médiévale, Patrimoine, Philosophie politique, Religieux (sciences sociales du), Sociologie, Théologie, Ville,
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire annuel (48 h = 2 x 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire et civilisations de l'Europe
Intitulés généraux :
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 24 juillet 2018.