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Mardi de 13 h à 15 h (54 bd Raspail 75006 Paris), du 6 novembre 2018 au 21 mai 2019. Cf. calendrier des séances et salles ci-dessous
Dans ce séminaire, je présenterai la spécificité d’une approche anthropologique des pratiques alimentaires pour montrer l’apport de l’anthropologie de l’alimentation à la compréhension du monde contemporain, à l’heure où des maladies infectieuses émergent et les problèmes sanitaires et sécuritaires se multiplient. Le séminaire portera sur des études classiques et plus récentes pour cerner différentes appréhensions des pratiques alimentaires. J’aborderai ainsi des thématiques contemporaines au-delà de l’Asie orientale et septentrionale : les systèmes alimentaires (techniques, culture matérielle) ; les mécanismes de compromis alimentaires (stratégie de résistance) des sociétés sous domination politique ou religieuse ; la gestion des crises alimentaires mondiales. Je mettrai l’accent sur le protocole ethnographique d’observation et de recueil des données, tout en montrant l’importance d’établir des liens avec l’archéologie, l’histoire et la biologie.
Mots-clés : Alimentation, Anthropologie, Culture matérielle, Ethnographie, Geste technique, Gouvernance, Risques, Savoir-faire, Techniques,
Aires culturelles : Asie,
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Intitulés généraux :
Renseignements :
par courriel.
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous.
Site web : http://cecmc.ehess.fr/index.php?2528
Site web : https://etudesmongolesetsiberiennes.fr
Adresse(s) électronique(s) de contact : sandrine.ruhlmann(at)ehess.fr
J’ai présenté la spécificité d’une approche anthropologique des pratiques alimentaires pour montrer l’apport de l’anthropologie de l’alimentation à la compréhension du monde contemporain, à l’heure où des maladies infectieuses émergent et les problèmes sanitaires et sécuritaires se multiplient. La culture mongole en contexte post-communiste est ici prise comme exemple, comparée à des cultures d’autres aires géographiques et culturelles, au-delà de l’Asie orientale et septentrionale.
Le séminaire a porté sur des études classiques et plus récentes pour cerner différentes appréhensions des pratiques alimentaires. J’ai ainsi ouvert ce séminaire sur les techniques et la culture matérielle, à partir d’une présentation comparée des usages de la bouse séchée en Inde du Nord (Mahias 1994, 2002) et en Mongolie (Ruhlmann 2015). J’ai poursuivi avec une ethnographie de la technologie laitière domestique mongole, en focalisant l’attention sur la description de la transformation du lait en dérivés et sur le dessin technique comme outil de description des chaînes opératoires et des atomes d’action.
J’ai abordé des thématiques contemporaines en lien avec 1) l’étude des systèmes alimentaires (techniques, culture matérielle), 2) le rôle des pratiques alimentaires dans des rituels (naissance, Nouvel An, funérailles), 3) des mécanismes de compromis alimentaires (stratégie de résistance) d’une société sous domination politique ou religieuse (rituel funéraire en contextes communiste et post-communiste).
J’ai mis l’accent sur le protocole ethnographique d’observation et de recueil des données, et notamment sur le recours au dessin et à la photographie pour l’étude des pratiques alimentaires. À ce propos, j’ai fait un compte-rendu du colloque international que j’ai organisé sur les techniques culinaires, La Haute cuisine, une tension entre discours et pratique (1er et 2 octobre 2018, Tokyo).
J’ai également insisté sur l’importance d’établir des liens avec l’archéologie, l’histoire et la biologie et, par le biais d’un colloque international que j’ai organisé sur les Arts graphiques culinaires Europe-Asie (18 et 19 mars 2019, Paris), avec la poésie, la philosophie, l’histoire de l’art, les recherches cinématographiques, le design, les chefs étoilés, etc., auquel les étudiants ont assisté.
Enfin, j’ai consacré deux séances à la charpente en bois de l’habitat de familles mongoles rurales et urbaines, la yourte, un des espaces privilégiés où se déploient les pratiques alimentaires en Mongolie, pour faire un lien avec l’actualité de la Cathédrale Notre-Dame de Paris. Ce fut l’occasion de revenir sur les travaux de Leroi-Gourhan (1945), Cuisenier (1970) et Bourdieu (1972) sur l’habitation, les pratiques, les usages et la symbolique qui lui sont rattachés.
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 5 novembre 2018.