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Genre, pouvoir et représentation(s) en Asie du Sud

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

Lundi de 11 h à 13 h (salle A07_51, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 4 mars 2019 au 27 mai 2019. La séance du 15 avril se déroulera en salle AS1_08 (même heure, même adresse)

Alors que la question du genre est souvent envisagée en Asie du Sud à partir des inégalités subies par les femmes, l’objectif de ce séminaire est de mettre en évidence la complexité du genre en tant qu’institution de différenciation et de hiérarchisation à travers une réflexion sur les usages politiques et sociaux du genre.Ce séminaire se propose en effet de réfléchir, à partir d’un croisement des disciplines et des champs sociaux, aux relations entre genre et pouvoir, principalement en Inde, mais aussi au Pakistan, au Bangladesh et au Népal. Chaque séance offrira une analyse des relations entre genre et pouvoir - dans la mythologie hindoue, les institutions politiques, la société civile organisée, l’économie, l’université, les médias…. Il s’agit donc d’un séminaire pluridisciplinaire, où les politistes dialogueront avec des sociologues, anthropologues, économistes et spécialistes des études culturelles.

Aires culturelles : Asie méridionale,

Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Domaine de l'affiche : Sociologie

Intitulés généraux :

Direction de travaux d'étudiants :

sur rendez-vous uniquement.

Réception :

contacter Stéphanie Tawa Lama-Rewal ou Virginie Dutoya par courriel.

Adresse(s) électronique(s) de contact : tawalama(at)ehess.fr, virginiedutoya(at)gmail.com

Compte rendu

Le genre constitue un point d’entrée privilégié pour appréhender et analyser les rapports de pouvoir en Asie du sud. Dans cette région comme ailleurs, le genre est à la fois un rapport de pouvoir, comme le mettent en évidence les discriminations multiples subies par les femmes, mais aussi par toutes les personnes qui ne se conforment pas aux normes de genre dominantes, et un signifiant puissant des rapports de pouvoir. Par ailleurs, le genre s’articule avec les dominations fondées sur la caste, la sexualité, la race, la classe ou encore l’appartenance religieuse. Alors que la question du genre est souvent envisagée en Asie du sud à partir des inégalités subies par les femmes, l’objectif de ce séminaire est de mettre en évidence la complexité du genre en tant qu’institution de différenciation et de hiérarchisation à travers une réflexion sur les usages politiques et sociaux du genre.

En 2019, le séminaire s’est voulu panoramique, proposant de réfléchir, à partir d’un croisement des disciplines et des champs sociaux, aux relations entre genre et pouvoir, principalement en Inde, mais aussi au Pakistan, au Bangladesh et au Népal. Chaque séance a offert une analyse des relations entre genre et pouvoir – dans la mythologie hindoue, les institutions politiques, la société civile organisée, l’économie, l’université, les médias…

Afin d’assurer l’unité du séminaire, nous avons demandé aux différen·te·s intervenant·e·s de centrer leurs analyses autour de la représentation des femmes et du féminin, et plus particulièrement de la relation entre image et présence (Tawa Lama-Rewal, 2004). En effet, la question de la représentation, envisagée ici dans une perspective constructiviste et comme un processus dynamique (Dutoya et Hayat, 2016) permet de rendre compte à la fois des dimensions matérielles de la domination fondée sur le genre, mais aussi de ses dimensions symboliques, en tant que performance culturelle et sociale et signifiant des rapports de pouvoir (Scott, 2008). Le choix de se concentrer sur les femmes est lié à l’histoire des études de genre en Inde, qui entretiennent des liens forts avec le mouvement féministe (Pappu, 2002 ; John, 2014). Toutefois, si les femmes constituent à ce titre un point d’entrée privilégié dans la réflexion sur genre et pouvoir, ce séminaire intègre également les travaux sur le genre de la colonisation (Roy, 2005 ; Sinha, 2006 ; Keating, 2007) ainsi que les travaux plus récents sur les sexualités non hétérosexuelles (Menon, 2007 ; Dutoya, 2016), les masculinités ou encore les approches queer du politique (Dave, 2012 ; Kumar, 2014 ; Rao, 2014).

Enfin, cette approche fondée d’abord sur les femmes et les représentations du féminin implique de questionner l’existence même de cette catégorie, la façon dont elle a pu être constituée au sein des sociétés sud-asiatiques et ses significations politiques. On s’est donc intéressé·e·s également aux contestations de la légitimité politique, sociale et culturelle de cette catégorie, notamment par celles et ceux qui se situent aux intersections de rapports de genre, caste et classe (Rege, 1998 ; Gupta, 2005 ; Kirmani, 2013).

Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 25 janvier 2019.

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