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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Sciences sociales et alimentation

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

Vendredi de 14 h à 17 h (École Normale Supérieure, Bâtiment Oïkos, salle R5-35, 48 bd Jourdan 75014 Paris.), voir programme détaillé dans le descriptif

Les questions abordées en sociologie de l’alimentation se situent à la croisée de différents domaines de recherche : famille, santé, corps, enjeux environnementaux, politiques publiques, consommation, goûts, genre, classes sociales, sociabilité, travail, inégalités sociales… Le séminaire Sciences sociales et alimentation vise à présenter et discuter des travaux en cours ou publiés sur l’alimentation, et à les resituer dans les grandes questions de recherche sociologiques et plus généralement des sciences sociales.

Il accueille des chercheurs et des étudiants de sociologie et des disciplines SHS (démographie, ethnologie, histoire, économie), et porte une attention particulière au caractère interdisciplinaire de certaines recherches.

Cette année l’accent sera mis sur plusieurs domaines des sciences sociales appliquées à l’alimentation, et ayant trait au travail de production de normes : les relations travail – hors travail et la sociologie des professionnels de l’alimentation et de l’industrie agro-alimentaire au sens large ; les relations entre l’industrie agroalimentaire et les politiques publiques ; enfin la question plus générale des normes alimentaires, de leur mesure et de leur constitution.

Chaque séance sera organisée autour de l’intervention d’un chercheur, suivie d’un échange introduit par un discutant. Une seconde partie permettra à un étudiant ou à un chercheur de présenter ses recherches en cours, dans une optique de travail collectif.

Programme de l’année en cours régulièrement mis à jour sur : https://solal.hypotheses.org/seminaires/2018-2019

Programme en ligne des années précédentes sur : https://solal.hypotheses.org/ (onglet « séminaires »).

Programme :

Vendredi 12 octobre 2018 :

  • Clémentine Cottineau : « Simuler la mobilité quotidienne pour rendre compte des inégalités sociales de nutrition en Ile de France »

Vendredi 16 novembre 2018 :

  • Emmanuel Raynaud : « L’impact de facteurs politiques sur le choix des collectivités entre régie et délégation : les cantines scolaires des écoles primaires »
  • Sonia Bouima : « Ateliers culinaires et repas partagés à destination de personnes retraitées : parcours de vie de participants »

Vendredi 14 décembre 2018 :

  • Nicolas Larchet : « Se distinguer sans trahir ? A propos des goûts et dégoûts d’une famille de classe moyenne noire américaine »
  • Marie Sigrist : « « Dynamiques alimentaires en contexte transnational et familial. Les pratiques culinaires dans les couples et familles franco-brésilien(ne)s »

Vendredi 18 janvier 2019 :

  • Diane Rodet : « Construire un système agro-alimentaire par internet : le cas de la Ruche qui dit oui » »
  • Flore Guiot : « Acteurs et dynamiques de l’action publique en matière de sécurité alimentaire en Belgique, 1840-1895 »

Vendredi 15 février 2019 :

  • Marc-Olivier Déplaude et Tania Navarro-Rodriguez : « L’entraide dans l’entre-soi : les groupes de soutien à l’allaitement maternel en France »
  • Marion Charpenel : « La logique du care contre la logique du choix ? Ethnographie d’un forum de soutien aux mères allaitantes »
Vendredi 8 mars 2019 :
  • Monica Truninger (Université de Lisbonne) : « Food freshness: the interface between production and consumption »
  • Stefan Wahlen (Université de Wageningen) : « Meat, morals and meaning: representations of barbequing practices »

Vendredi 15 mars 2019 :

  • Martin Bruegel et Sébastien Lecocq : « La première enquête systématique sur l'hygiène dans les cuisines des restaurants parisiens, 1908 »
  • Ael Thery : « Etre cuisinier en Chine : artisan modèle et ouvrier de la Nation »

Vendredi 12 avril 2019 :

  • Thomas Depecker : « Économie domestique et trajectoires sociale des jeunes filles populaires au tournant des XIXe et XXe siècles »
  • Balia Falstein : « Quand la Madeleine de Proust évoque la transmission : le cas des jeunes Québécoises ayant une mère issue de l’immigration française »

Vendredi 17 mai 2019 :

  • Philippe Cardon et Martín-Lagos López : « "Ils n’empoisonneront pas mes enfants !" : quand "manger sain" devient un objet politique. Le cas des cantines scolaires en Andalousie (Espagne) »
  •  Anne Lhuissier : « Maurice Halbwachs et l’enquête sur le coût de la vie (1921) »

Suivi et validation pour le master : Mensuel annuel/bimensuel semestriel (8x3 h = 24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Domaine de l'affiche : Sociologie

Intitulés généraux :

Renseignements :

Thomas Depecker, ENS, Campus Jourdan, Bâtiment Oïkos - bureau R4-45, 48 bd Jourdan 75014 Paris, tél. : 01 80 52 14 30 ou courriel.

Bérangère Véron, ENS, Campus Jourdan, Bâtiment Oïkos - bureau R4-39, 48 bd Jourdan 75014 Paris, tél. : 01 80 52 14 43 ou courriel.

 

Direction de travaux d'étudiants :

la direction de travaux fera l'objet d'un suivi au long de l'année, suivant des modalités à définir avec le candidat.

Réception :

sur rendez-vous (pris par courriel).

Niveau requis :

ouvert à tous les étudiants à partir du master.

Adresse(s) électronique(s) de contact : thomas.depecker(at)inra.fr, berangere.veron(at)agroparistech.fr

Compte rendu

Dans la continuité des années précédentes, le séminaire de cette année visait à présenter et discuter des travaux en sciences sociales sur l’alimentation. Chaque séance a été organisée autour de deux présentations, l’une d’un travail de recherche achevé, l’autre d’une recherche en cours, suivies d’échanges introduits par un·e discutant·e. Cette année, la réflexion a privilégié trois perspectives dans le domaine des sciences sociales appliquées à l’alimentation.

Le premier axe s’est penché sur les relations travail – hors travail et sur la sociologie des professionnels de l’alimentation et de l’industrie agroalimentaire au sens large. Diane Rodet (Université Lyon 2) est intervenue à propos de la construction d’un système agroalimentaire par Internet (la Ruche qui dit oui), tandis que deux autres interventions ont porté sur la restauration. Martin Bruegel et Sébastien Lecocq (INRA) ont présenté la première enquête systématique sur l’hygiène dans les cuisines des restaurants parisiens (1908), et Ael Thery (EHESS) a développé un aspect de sa thèse sur le métier de cuisinier en Chine.

Le second axe portait sur les relations entre l’industrie agroalimentaire et les politiques publiques. L’approche historique a été développée par Flore Guiot, sur la question de l’action publique en matière de sécurité alimentaire en Belgique dans la seconde moitié du XIXe siècle. Deux interventions ont abordé la question de la restauration en milieu scolaire : celle d’Emmanuel Raynaud (INRA) sur le choix des collectivités publiques et celle de Philippe Cardon (Université Lille 3), qui décrivait le cas d’une cantine scolaire en Andalousie organisée par des parents d’élèves.

Enfin, le séminaire a abordé la question plus générale de la constitution, de la mesure et du respect par les ménages des normes alimentaires, sous différents angles. Deux interventions ont proposé une approche historique de la constitution de ces normes alimentaires à la fin du XIXe et au début du XXe siècles : celle de Thomas Depecker (INRA) sur l’économie domestique, et celle d’Anne Lhuissier (INRA) à propos des travaux de Maurice Halbwachs et de l’enquête sur le coût de la vie. Ces normes ont également été abordées au travers des pratiques spécifiques interrogeant notamment les normes sexuées, comme le barbecue (Stefan Wahlen, Université de Wageningen) et l’allaitement (Marie-Olivier Déplaude, INRA et Marion Charpenel, Université de Rouen). Les normes alimentaires ont enfin été abordées sous l’angle de leur mise en pratique concrète et de leurs réceptions dans l’espace social, telles qu’analysées dans le cadre de terrains de thèses : ateliers culinaires en maison de retraite (Sonia Bouima, Institut Paul Bocuse) ; logiques de distinction et (dé)goûts alimentaires d’une famille de classe moyenne noire américaine (Nicolas Larchet, Université du Havre) ; pratiques culinaires des couples franco-brésiliens (Marie Sigrist, Institut Paul Bocuse) ou de jeunes québécoises ayant une mère issue de l’immigration française (Balia Fainstein, Université du Québec). Si ces travaux partageaient une interrogation quant aux différenciations sociales des pratiques alimentaires, elles furent particulièrement étudiées dans le cadre d’une mesure des inégalités de nutrition en Ile-de-France (Clémentine Cottineau, Centre Maurice Halbwachs).

 

Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 3 avril 2019.

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