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Mercredi de 10 h à 13 h (salle AS1_23, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 9 janvier 2019 au 27 février 2019
L’année 2019 marque deux commémorations importantes dans l’histoire de Chine au XXe siècle : le trentième anniversaire du mouvement pour la démocratie de 1989 et le centenaire du 4 mai 1919, date emblématique du mouvement pour la nouvelle culture. Ce sera l’occasion de s’interroger sur les rapports entre mouvements sociaux et mouvements intellectuels : quel rôle jouent les « idées », les intellectuels, les publications et les sphères publiques dans les mouvements sociaux de 1919 et 1989 ? Peut-on parler de mouvements étudiants ou faut-il les comprendre comme des mouvements de la société toute entière ? Est-il productif de les étudier avec les outils de l’histoire intellectuelle ou vaut-il mieux privilégier l’approche par l’histoire des conflits sociaux et des mobilisations sociales ? Quel rôle joue le contexte international dans les deux mouvements ? L’historiographie de ces deux mouvements a-t-elle évolué au cours des dernières années pour privilégier l’une ou l’autre approche ?
Au premier semestre on abordera le mouvement démocratique de 1989 en s’intéressant au contexte intellectuel des années 1980, à l’approche par les élites politiques et par les mouvements sociaux, aux rôles respectifs de Pékin, des provinces et de Hong Kong, au contexte international en URSS et en Europe de l’Est, et enfin à l’évolution de la société civile après le mouvement et jusqu’à aujourd’hui.
Télécharger le planning-bibliographie et les textes à lire pour chaque séance : https://www.dropbox.com/sh/we1r5qnyh6fuj34/AABatkvgkGBxV47Ar9k0aZGCa?dl=0
Calendrier des séances:
9 janvier : Introduction. Intellectuels et mouvements sociaux ; histoire et sciences sociales. Le contexte et les évènements de 1989; histoire et mémoire du mouvement.
16 janvier : Les années 1980. Réformes économiques; société civile et sphère publique ; changements culturels
23 janvier : Jean-Philippe Béja : « Pékin 1989: les cinquante jours qui ébranlèrent le Parti communiste chinois »
30 janvier : Le rôle des intellectuels et la référence à la tradition.
6 février : Les élites politiques. Le PCC, les luttes factionelles et le rôle de Deng Xiaoping.
13 février : Sociologie du mouvement. Les groupes sociaux ; la situation en province ; les organisations sur la place.
20 février : Le mouvement à Hong Kong. Le rôle de Hong Kong dans le mouvement ; les commémorations à Hong Kong ; de Tiananmen aux Parapluies.
27 février : La répression et le mouvement démocratique en Chine après Tiananmen.
Mots-clés : Histoire intellectuelle, Historiographie, Mouvements sociaux,
Aires culturelles : Asie orientale, Chine,
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire et civilisations de l'Asie
Intitulés généraux :
Renseignements :
par courriel.
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous.
Réception :
sur rendez-vous.
Niveau requis :
master.
Adresse(s) électronique(s) de contact : veg(at)ehess.fr
Le séminaire se proposait de revenir sur les rapports entre histoire sociopolitique et histoire intellectuelle à travers le cas de deux grands mouvements de la Chine du XXe siècle qui faisaient l’objet de commémorations : le mouvement pour la nouvelle culture de 1919 et le mouvement pour la démocratie de 1989. L’occasion était ainsi offerte de s’interroger sur le rôle respectif des « idées », des intellectuels, des publications et des sphères publiques dans les mouvements sociaux.
Au premier semestre, le séminaire portait sur le mouvement de 1989. La discussion s’est d’abord attachée à établir une chronologie exacte du mouvement, appuyée sur une lecture précise des nombreux documents et témoignages publiés à sa suite. Jean-Philippe Béja, éditeur d’un recueil de documents qui fait référence, a animé l’une des séances. Trois grandes approches disciplinaires peuvent être distinguées. Les travaux d’historiens et de sinologues ont abordé le mouvement comme un mouvement intellectuel, dans lequel les salons apparus dans certaines universités remplissent une fonction cruciale, et les étudiants, qui se définissent en référence à la tradition chinoise de l’intellectuel, jouent le rôle dirigeant. Une deuxième approche, issue des sciences politiques, met l’accent sur les luttes factionnelles au sommet de l’État. C’est à partir du moment où il est devenu clair qu’un fossé était apparu entre les « conservateurs » proches de Li Peng et les réformateurs autour de Zhao Ziyang, que le mouvement s’est répandu dans la société. Le mouvement est donc aussi le symptôme d’une crise institutionnelle plus large, notamment d’une crise de succession et d’une crise des mécanismes de décision à la tête de l’État. Enfin, un troisième ensemble de travaux, notamment de sociologues, envisage le mouvement comme une mobilisation de larges couches de la société, avec des priorités et des mots d’ordres pas toujours concordants. Ces travaux mettent l’accent sur les tensions et contradictions à l’intérieur du mouvement, entre différents groupes sociaux (ouvriers et intellectuels) et s’interrogent sur la possibilité d’y discerner les prémices d’une société civile.
Publications
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 7 janvier 2019.