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2e jeudi du mois de 17 h à 20 h (salle R1-07, ENS, campus Jourdan, 48 bd Jourdan 75014 Paris), du 8 novembre 2018 au 13 juin 2019
Cet atelier est conçu comme un prolongement de la monographie d’Alain Cottereau et Mokhtar Mohatar Marzok, Une famille andalouse : ethnocomptabilité d’une économie invisible (2012) et vient renforcer l'axe de socio-économie du Centre d'Études des Mouvements Sociaux (CEMS). Sur le modèle du séminaire « Pratiques d’enquête et sens de la réalité sociale. Approches historique et sociologique » et d'enquêtes en cours, cet atelier propose un espace où des enquêteurs confrontent leurs matériaux d’enquête par ethnocomptabilité afin de dynamiser la réflexion autour des modalités concrètes de description des budgets de famille et des organisations économiques. La question initiale est simple : qu’est-ce qui compte dans la vie, à quoi tiennent les gens, et à quoi voit-on qu’ils y tiennent ? Répondre à ces questions de façon systématique appelle de nouveaux dispositifs d’investigation, assez proches des explorations d’écologie naturaliste. Il s’agit d’une véritable mise à l’épreuve collective des comptes rendus d’enquêtes en cours dans un souci de partage avec les lecteurs des expériences et de description.
11 octobre 2018 : Lorraine Guénée, Enquête en cours sur un céréalier bio dans le Gâtinais
8 novembre 2018 : Chayma Boda, Un Afghan à Perpignan
13 décembre 2018 : Erwan Le Méner, Au nom du fils. Ethnocomptabilité d’une famille de sans-papiers hébergée en hôtel social
10 janvier 2019 : Geneviève Pruvost, Les données d’emplois du temps, dans les enquêtes statistiques et en ethnocomptabilité
Pierre Blavier, Les “gilets jaunes” ou la révolte des rond-points. Éléments pour une entrée par les budgets de ménage
14 mars 2019 : Geneviève Pruvost, Le quotidien politique de boulangers-paysans
11 avril 2019 : Marie-Clémence Le Pape, Mickaël Portela, Élise Tenret, “ “Ça n’a pas de sens de compter comme ça”. Difficultés et limites d’une approche comptable des aides financières et matérielles apportées aux jeunes adultes dans la famille”
Pierre Blavier, Erwan Le Méner, Geneviève Pruvost, Articuler données d’enquêtes statistiques et d’enquêtes par ethnocomptabilité
9 mai 2019 : Yacine Boukhris, Ne pas rentrer dans les cases: en marge de l'Etat providence. Enquête à Bordeaux
David Frati, Le Camping-car comme habitat : mobilités et regroupements de retraités travailleurs en Arizona et Californie
13 juin 2019 [séance de 16h à 22h] Présentation de travaux en cours :
Eleni Brokou, Ethnocomptabilité des chômeurs grecs
Fanny Hughes, Etude de la vie quotidienne d’un cueilleuse de plantes médicinales vivant en yourte
Eleonore Guillemot, Etude de la vente itinérante sur marché malgache
Luc Charles, Etude d’une maraîchère bio et de son mode de production
Mots-clés : Alimentation, Capitalisme, Enquêtes,
Suivi et validation pour le master : Mensuel annuel/bimensuel semestriel (8x3 h = 24 h = 6 ECTS)
Intitulés généraux :
Renseignements :
Pierre Blavier par courriel.
Direction de travaux d'étudiants :
Pierre Blavier par courriel.
Réception :
Pierre Blavier par courriel.
Niveau requis :
aucun niveau requis mais pratique d'enquêtes sur matériaux de première main.
Adresse(s) électronique(s) de contact : pierre.blavier(at)univ-lille.fr
L’atelier s’est déroulé tout au long de l’année à raison d’une séance mensuelle de trois heures, dans la continuité de l’atelier de l’année antérieure et du séminaire « Pratiques d’enquête » (A. Cottereau, S. Baciocchi, M-P. Hille, A. Lhuissier) qui avait lieu les mêmes après-midi.
À chaque séance, des travaux de recherche originaux et en cours ont été présentés autour de la démarche d’enquête dite d’ethnocomptabilités, en référence à l’ouvrage Une famille andalouse d’A. Cottereau et M. Marzok (Bouchène, 2013). L’idée centrale de l’atelier est de rassembler des contributions qui font écho à ce courant de recherche et se rassemblent autour de la question des budgets de famille : comment les gens comptent ? Comment évaluent-ils leur situation et quelles décisions prennent-ils pour « joindre les deux bouts » ?
Ainsi Lorraine Guénée a présenté son enquête en cours sur un céréalier bio dans le Gâtinais (jeudi 11 octobre 2018), Chayma Boda sur un Afghan à Perpignan (jeudi 8 novembre 2018), Erwan Le Méner sur une famille de sans-papiers hébergée en hôtel social (jeudi 13 décembre 2018). À chaque fois, ces travaux doctoraux en cours ont fait l’objet d’une discussion par l’ensemble des présents à partir des matériaux exposés.
La séance du jeudi 10 janvier 2019 a été partagée en deux présentations, l’une de Pierre Blavier sur sa recherche en cours sur les budgets de gilets jaunes, et l’autre de Geneviève Pruvost sur les données d’emplois du temps dans les enquêtes statistiques et en ethnocomptabilité. Celle-ci a poursuivi à la séance suivante (jeudi 14 mars 2019) autour de ses travaux sur le quotidien politique de boulangers-paysans.
La séance du jeudi 11 avril 2019 avait pour spécificité d’accueillir des invités extérieurs, à savoir les auteurs Marie-Clémence Le Pape, Mickaël Portela, Élise Tenret sur leur article « Ça n’a pas de sens de compter comme ça ». Difficultés et limites d’une approche comptable des aides financières et matérielles apportées aux jeunes adultes dans la famille (Sociologie, 2018), ce qui a été l’occasion de revenir sur l’articulation entre données d’enquêtes statistiques et d’enquêtes par ethnocomptabilité.
Enfin, les deux dernières séances (jeudi 9 mai 2019, jeudi 13 juin 2019) ont été l’occasion de présentations de travaux en cours : une enquête sur la pauvreté à Bordeaux par Yacine Boukhris, et sur les mobilités et regroupements de retraités travailleurs en Arizona et Californie par David Frati. La séance du jeudi 13 juin 2019 a été prolongée (exceptionnellement de 16 h à 22 h) de manière à permettre aux masterants suivant l’atelier de présenter leurs travaux en guise de validation : ethnocomptabilité des chômeurs grecs (Eleni Brokou), étude de la vie quotidienne d’une cueilleuse de plantes médicinales vivant en yourte (Fanny Hughes), étude d’une maraîchère bio et de son mode de production (Luc Charles), et étude du temps de la marche : prévoir l’aléatoire (Éleonore Guillemot).
Par conséquence, cette année encore l’atelier a donné lieu à de très riches discussions et échanges collectifs sur des travaux en cours qui aboutissent à des productions académiques (mémoires de master, de doctorat, d’habilitation à diriger des recherches). Ces différentes contributions ont bien montré l’apport de descriptions fines des formes d’organisations économiques dans les sociétés contemporaines, par exemple pour la gestion de l’incertitude (cas du marché malgache), du temps (cas des chômeurs grecs ou des fabricants de pain), ou des revenus (cas des gilets jaunes). Cela permet de mieux comprendre comment ces agencements socio-économiques tiennent ou au contraire sont mis en difficulté.
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 3 juin 2019.