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Dénationaliser les questions sociales : métamorphoses du secteur public russe à l’échelle internationale

  • Alexander Bikbov, professeur invité ( CERCEC )

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1er et 3e mardis du mois de 15 h à 18 h (salle de réunion de l'IMAF, 2e étage, 96 bd Raspail 75006 Paris), du 6 novembre 2018 au 2 avril 2019. Pas de séance les 18 décembre et 5 février

La commercialisation de l’État, les réformes de l'éducation, le management néolibéral des espaces urbains, ainsi que la constitution des cultures intellectuelles critiques et le répertoire d'actions contestataires s'insèrent dans un processus fort internationalisé qui génère les pratiques de gestion partagées et les subjectivités communes, voire les acteurs clé globales. Les régimes d'accès des sociologues aux terrains locaux prédisposent à décrire ces phénomènes souvent comme des « cas particuliers », limités par des logiques nationales. La société russe, comme beaucoup d'autres cas, reste ainsi resserrée dans « ses » dilemmes historiques, comme celui de l'autoritarisme contre la démocratie, projetés sur les développements les plus récents, d'origine bien autre que l'histoire nationale. A l'opposé de cela, la méthodologie sociologique elle-même émerge d'un horizon universaliste qui prédispose à un transfert des questions et des résultats d'une société à l'autre.

Le séminaire propose d'explorer ces possibilités d'une étude dénationalisée du secteur public hors du cadre de la sociologie comparée traditionnelle. Il s'agit de croiser les résultats et les méthodologies des recherches réalisées « par cas » dans plusieurs sociétés et relatif aux transformations du secteur social et de l'espace publique, dans les derniers 30 ans. Les résultats des recherches sont discutés avec les chercheurs et acteurs invités.

Programme :

6 novembre (séance d'introduction) : Un néomercantilisme international : à la recherche d'une définition du gouvernement de la sphère publique.

Une brève généalogie des idées-forces internationales de la démocratie et du développement, dans le circuit académique et médiatique ; un examen d'ambiguïtés et de polyvalences tactiques des pratiques gouvernementales dans la « périphérie locale » ; une proposition du modèle avec le point sur la politique culturelle russe suivie d’une discussion.

20 novembre (atelier) : Savoirs sur la Russie mis en acte.

Un travail collectif réservé aux participant.e.s du séminaire, à l'appui d'une méthode du sociodrame.

4 décembre : Mise en critique de l'ordre établi et une construction d'affaires publiques dans les médias.

  • avec Françoise Daucé (CERCEC), César Castellvi (CMH), Anastassia Kirilenko (The Insider).

Les interventions et la discussion sont construites autour d'une analyse croisée des pratiques et institutions de la critique journalistique en Russie, Japon et France.

15 janvier : Construction de soi dans des mobilisations citoyennes « fragiles » : entre l'intérêt commun et affaires de classe.

  • avec Olga Bronnikova (UGA), Adèle Momméja (CESSP), Buket Türkmen (IEA Paris), Mathieu Bonzom (CESSP).

Le but de la séance est de croiser les approches aux mobilisations sociales sous divers régimes politiques. Il s'agit des mobilisations qui ont en commun de ne pas s'appuyer sur des structures durables (syndicats, partis ou mouvements politiques) et ne pas porter à une institutionnalisation en moyen-long terme. L'actualité nous avance la mobilisation des gilets jaunes comme un cas de figure. Une inspiration méthodologique pour l'aborder sociologiquement peut se compléter dans une discussion autour des cas récents étudiés par les intervenant.e.s invité.e.s : le mouvement de protestation non-violente en Russie et des diasporas russes à l'étranger, le mouvement polyvalent en Turquie initié au parc Gezi, le mouvement anti-raciste en France, le mouvement des travailleurs immigrés aux États-Unis. Suite aux quatre brèves interventions présentant ces cas, une discussion générale va avoir lieu.

19 février : Contre-pouvoirs citoyens sur les scènes du nouveau management urbain.

  • avec Isabelle Thireau (EHESS) et Laurent Bonelli (Nanterre).

Cette séance met en examen plusieurs formes de la résistance citoyenne à l'« optimisation » d'espaces urbains qui se réalise en Russie, Chine et Espagne sous les régimes politiques divergents pourtant rapprochés par l'exercice du city management néolibéral. Ils s'agit des protestations « classiques », comme les actions publiques de rue souvent marquées par des raisons implicites des classes sociales différentes, ainsi que des pratiques de résistance « infra-politiques » et des désordres qui ne se perçoivent pas nécessairement en tant que résistance.

5 mars : Reformes néolibérales de l'université : enjeux institutionnels et anthropologie des corps professionnels.

  • avec Carole Sigman (ISP), Christian Topalov (CMH), Joël Laillier (CRESCO-CMH) et Charles Soulié (Paris 8),

Cette séance propose de croiser les données provenant des réformes universitaires qui sont mises en route sous les régimes sociales et politiques aussi différents qu'en Russie et en France. On va aborder la nouvelle structuration de l'université par les trajectoires et convictions des réformateurs des deux pays, ainsi que par les effets que la nouvelle codification des rapports professionnels a sur le corps professoral et étudiant.

19 mars : Gérer l'ordre public par le biais de l'anti-terreur.

  • avec Alexandra Koulaeva (ex-responsable de la FIDH), Arié Alimi (avocat, LDH) et Renata Mustafina (SciencesPo)

Cette séance propose une analyse croisée des effets que le dispositif anti-terroriste a dans les espaces publics de la Russie et de la France dont un rapprochement semblait impensable il y a encore quelques ans. Un aspect particulier mis au centre de la discussion sera les pratiques judiciaires de l'anti-terreur et leur impact sur la vie associative, ainsi que sur l'expression protestataire.

2 avril (table ronde) : Enseigner la société russe en France.

  • avec Françoise Daucé (EHESS), Anne Le Huérou (ISP, Nanterre), Marc Elie (CNRS), Laurent Coumel (INALCO), Renata Mustafina (SciencesPo), Bella Ostromooukhova (Sorbonne), Anna Colin Lebedev (Nanterre), Kristina Kovalskaya (Sorbonne).

La séance vise à partager les modèles et les procédés pédagogiques de la présentation de la société russe aux divers publics en France, académiques ainsi que mixtes. Les questions abordées toucheront une relecture réflexive des stéréotypes patentes ou tacites concernant la Russie ; la " spécialité " russe transmise par le choix d'objets ou d'approches ; des usages du comparatisme.

 

Aires culturelles : Amérique du Sud, Asie orientale, Europe, Russie,

Suivi et validation pour le master : Mensuel annuel/bimensuel semestriel (12 h = 3 ECTS)

Mentions & spécialités :

Adresse(s) électronique(s) de contact : alexander.bikbov(at)ehess.fr

Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 24 avril 2019.

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