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Jeudi de 15 h à 17 h (salle AS1_08, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 25 octobre 2018 au 13 juin 2019. Pas de séance les 8 novembre 2018, 21 février 2019 et 18 avril 2019
La sociologie du sujet vulnérable s’arrête sur l’allongement de la vie. Vivre longtemps n’est pas facile, y compris en bonne santé. L’expérience sociale et politique des plus âgés l’indique. Il existe de nombreuses limites à l’idéal d’une vieillesse qui se prolonge au-delà de son imagination sociale et de ses prévisions personnelles. Au final, se dire vieux tient, certes, à des appréciations subjectives et objectives que chacun peut avoir de lui-même, mais cette conscience de soi tient aussi à des représentations sociales de son entourage et aux interventions des aidants ou des soignants avec des institutionnalisations ou des médicalisations pas toujours réclamées par les premiers concernés.
Au premier semestre le séminaire s’arrête sur les importantes questions morales et éthiques que soulève l’expérience vécue du grand âge, tant au niveau personnel ou individuel que collectif et populationnel. Ce semestre s’intéresse aux réponses qui ont été mises en place depuis le rapport Laroque en 1962 qui alertait les pouvoirs publics sur l’obligation morale et politique de faire face à l’allongement de la vie. Nous suivrons les réponses macrosociales et politiques d’assistance aux aînés qui mobilisent des moyens publics et privés conséquents, par exemple avec l’Aide personnalisée à l’autonomie (APA) ou bien les Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). En fin de semestre, nous discuterons l’intérêt heuristique de recourir au racisme avec l’âgisme (racisme antivieux) pour interpeller plus encore les pouvoirs publics sur les mauvaises conditions sociales et morales d’existence de l’âge avancé (Avis 128, CCNE, États généraux de la bioéthique 2018).
Au second semestre le séminaire s’ouvre à des enquêtes en cours. Les différences de genre seront mises en exergue, mais aussi la flagrance des inégalités sociales ou territoriales qui abîment l’idéal de solidarité intergénérationnelle. Ces enquêtes sont de trois ordres. La première saisit l’expérience du grand âge. Elle consiste à rencontrer plusieurs fois des très âgés qui sont au seuil d’une bascule, c’est-à-dire d‘un événement indésirable, souvent médical, dont la conséquence est qu’ils perdront voix au chapitre, alors que des décisions importantes les concernant se prennent, comme une médicalisation renforcée ou une institutionnalisation imposée. Une seconde enquête concerne la gériatrie. Elle donne à voir le fonctionnement de l’hôpital, des urgences aux consultations générales gériatriques ; hospitalisations aigües ; soins de suite ; réseau ville-hôpital qui coordonne les aidants à domicile ; institutionnalisation. La troisième enquête s’intéresse à la manière dont la génération d’après 1945 qui est celle des sexagénaires d’aujourd’hui, aborde pour elle-même l’âge qui avance, en outre en se sachant en meilleur état de santé que leurs aînés.
Mots-clés : Action, Action publique, Biopolitique, Citoyenneté, Corps, Démocratie, Discrimination, Droit, normes et société, Genre, Image, Inégalités, Institutions, Mobilisation(s), Morale, Mouvements sociaux, Santé,
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire annuel (48 h = 2 x 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Sociologie
Intitulés généraux :
Renseignements :
contact Zouhour Ben Salah, tél. : 01 49 54 24 27.
Direction de travaux d'étudiants :
master 1, 2, doctorat.
Réception :
sur rendez-vous.
Adresse(s) électronique(s) de contact : Philippe.Bataille(at)ehess.fr
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 15 novembre 2018.