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Vendredi de 13 h à 16 h (105 bd Raspail 75006 Paris), du 11 janvier au 7 juin 2019. Cf. calendrier des séances et salles ci-dessous
Voilà près de quarante ans que sous l’effet des revendications féministes, les violences envers les femmes et un peu plus récemment les « violences fondées sur le genre », ont fait l’objet d’une politisation engageant de nombreuses instances de la vie sociale. Des institutions sanitaires, policières, juridiques et judiciaires en passant par des espaces associatifs impliquant nombre de travailleurs sociaux et de militants professionnalisés : toutes ces instances configurent aujourd’hui une problématisation publique qui non seulement eût été impensable avant les années 1980, mais qui paraît en outre cristalliser l’un des objectifs apparemment les plus consensuels et les plus itératifs des pratiques gouvernementales visant l’égalisation des conditions entre les sexes. Ce phénomène de publicisation est d’autant plus patent qu’il a été et reste un phénomène transnational, présent dans les sociétés « des Suds » comme « des Nords », et dans lequel une institution telle que l’ONU – et notamment son bras sanitaire, l’OMS – ont tenu un rôle important.
Cela étant, ce mouvement s’est partout accompagné d’une multiplication des qualifications des violences et parfois d’un éclatement définitionnel. Sous l’effet de l’appréhension des « violences du genre », le gain en visibilité a permis d’englober les violences masculines envers les femmes, les violences institutionnelles non nécessairement masculines à l’encontre des femmes et des filles, mais aussi celles parfois qualifiées de transphobes, homophobes ou lesbophobes. Aux spécifications des violences selon les destinataires, se sont ajoutées celles s’appuyant sur des espaces physiques ou sociaux de perpétration (violences domestiques, familiales, conjugales, harcèlement de rue), celles qui qualifient des atteintes au corps et à la psychè (violences sexuelles), celles qui ont été problématisées selon leur caractère systématique, massif et extrême (féminicide/fémicide) ou selon leurs liens avec les réseaux de criminalité organisée (traite, exploitation sexuelle et commerciale).
L’objectif principal de ce séminaire sera d’interroger et d’explorer le continuum de ces violences, mais aussi ce phénomène contradictoire où l’apparent consensus en faveur de leur politisation n’est pas synonyme de leur illégitimité. Nous mettrons l’accent sur les subjectivités des violences, sur les controverses autour de leur qualification et de leur quantification, sur les jeux d’échelles par lesquels elles deviennent un enjeu social dans les sociétés post-industrielles comme dans les pays en développement, dans les pays en (sortie de) guerre ou dans la mémoire des conflits armés. Nous inscrirons l’analyse de ces violences dans les contextes politiques de leur perpétration.
Vendredi 11 janvier 2019 (salle 11, 13 h-16 h) :
Vendredi 25 janvier 2019 (salle 11, 13 h-16 h) : Approches sanitaires et psychologiques
Vendredi 1er février 2019 (salle 11, 13 h-16 h) : Séance annulée Violences des femmes
Vendredi 5 avril 2019 (salle 2, 13 h-16 h) : Neurosciences et biologisation des violences de genre
Vendredi 7 juin 2019 (salle 2, 13 h-16 h) : Violences de genre et systèmes de violences
Mots-clés : Action publique, Anthropologie, Comparatisme, Corps, Droit, normes et société, Féminisme, Genre, Santé, Violence,
Aires culturelles : Afrique, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Asie, Europe, Océanie,
Suivi et validation pour le master : Ouvert sans validation d'ECTS
Intitulés généraux :
Renseignements :
par courriel.
Adresse(s) électronique(s) de contact : delphine.lacombe(at)cnrs.fr, ppauline.delage(at)gmail.com, catherine.cavalin(at)sciencespo.fr
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 22 février 2019.