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1er lundi du mois de 9 h à 13 h (Institut historique allemand, 8 rue du Parc-Royal 75003 Paris), du 5 novembre 2018 au 1er avril 2019
Le séminaire, proposé conjointement avec Victor Demiaux (docteur de l'EHESS), Cloé Drieu (chargée de recherche au CNRS-CETOBaC), Galit Haddad (docteur de l'EHESS), Franziska Heimburger (maître de conférences à l'Université Paris-Sorbonne), Manon Pignot (maître de conférences à l’Université de Picardie-Jules Verne), Clémentine Vidal-Naquet (maître de conférences à l’Université de Picardie-Jules Verne), Arndt Weinrich (maître de conférences à l'Université Paris-Sorbonne), se propose d’explorer toutes les formes de l’écriture de la Grande Guerre, de 1914 à nos jours. Il s’agira naturellement de mieux comprendre la littérature française et étrangère issue de 1914-1918, de s’interroger sur l’évolution de ses formes en vers et en prose, de suivre l’évolution du patrimoine littéraire relatif au conflit. Mais au carrefour de l’interprétation littéraire et de l’analyse historique, le séminaire invitera aussi à réfléchir aux interactions entre littérature et histoire (défis, questionnements, méthodes). À ce titre, l’écriture des historiens sera également questionnée pour elle-même. On étudiera donc également le jeu des influences réciproques et on se demandera de quelle manière la littérature contribue à transmettre un répertoire d’images et d’affects qui se métamorphose selon les contextes et les différentes configurations. L’écriture de la Grande Guerre pourra en outre être comprise au sens le plus large : ainsi, les « écritures » cinématographiques, artistiques, musicales, muséales, tout comme les inscriptions des monuments funéraires, s’inscrivent dans le champ d’investigation du séminaire.
Celui-ci réunira pour deux séances au moins les étudiants groupés autour de Laurence Campa à l’université de Paris-Ouest-Nanterre et ceux encadrés collectivement à l’EHESS sous la direction de Stéphane Audoin-Rouzeau.
Mots-clés : Affects, Analyse de discours, Culture, Écriture, Esthétique, Fiction, Guerre, Histoire, Historiographie, Imaginaire, Langues, Littérature, Mémoire, Poétique, Théâtre, Violence,
Aires culturelles : Amérique du Nord, Europe, France,
Suivi et validation pour le master : Mensuel annuel/bimensuel semestriel (8x3 h = 24 h = 6 ECTS)
Intitulés généraux :
Centre : CESPRA - Centre d'études sociologiques et politiques Raymond-Aron
Renseignements :
Stéphane Audoin-Rouzeau ou Franziska Heimburger par courriel.
Direction de travaux d'étudiants :
uniquement sur rendez-vous.
Réception :
contacter Stéphane Audoin-Rouzeau par courriel.
Niveau requis :
licence ou équivalent.
Adresse(s) électronique(s) de contact : sar(at)ehess.fr, franziska.heimburger(at)ehess.fr
Pour sa quatrième année d’existence, ce séminaire sur la Grande Guerre, codirigé par Stéphane Audoin-Rouzeau et Laurence Campa avec l’aide d’autres chercheurs et chercheuses dont les noms sont indiqués ci-dessous, a continué d’explorer les différentes formes de l’écriture de la Grande Guerre, de 1914 à nos jours.
Les deux premières séances du séminaire ont été toutes deux consacrées au thème : « Fictions et sources sur la Grande Guerre ». Clémentine Vidal Naquet a présenté une lecture d’Angélique Villeneuve, Les fleurs d’hiver, Phébus, 2014, puis a organisé un mois plus tard un travail collectif autour de quelques documents issus de la Grande Collecte mise en œuvre à l’occasion du Centenaire. Lors de la première des deux séances, l’invitée a été Alice Ferney, autour de son roman Dans la guerre, Actes Sud, 2004 (les discutant·e·s ayant été Laurence Campa et Pierre Schoentjes, professeur de littérature française à l’Université de Gand), puis Sylvie Germain lors de la seconde pour son roman Le livre des nuits, Gallimard, 1985 (Laurence Campa s’étant chargée de discuter l’œuvre avec l’auteure). La troisième séance du séminaire a été consacrée au thème : « Les jeunes, la guerre et l’après-coup. » Ugo Pagani (master 2 Histoire, EHESS) a présenté sa recherche sur « La Grande Guerre dans les écrits des fascistes français », et Manon Pignot son travail, récemment publié, sur les « Écrits de combattants juvéniles de la Grande Guerre ».
La séance suivante a été consacrée aux « littératures balkaniques ». Loïc Marcou, docteur en littérature grecque moderne de l’Université de Paris-Sorbonne et postdoctorant à l’EHESS, a présenté l’œuvre de Sratis Myrivilis, La vie dans la tombe, publié en 1924 et traduit aux Belles-Lettres en 2016. Puis Timour Muhidine (maître de conférences à l’Inalco) a présenté son anthologie des écrivains turcs de la première guerre mondiale. Enfin, Galit Haddad a présenté un exposé sur les juifs expulsés de Tel-Aviv par le pouvoir ottoman en décembre 1917, au titre d’une « expulsion oubliée ». La cinquième séance a été consacrée aux « frontières documentaires » : Franziska Heimburger a présenté la question des enregistrements de prisonniers de guerre par les linguistes allemands (« Une histoire orale par inadvertance ? Le Lautarchiv de l’Université Humboldt de Berlin »), puis l’historien et épidémiologiste Nicolas Todd (Research Scientist au Max Planck Institute for Demographic Research, Rostow) sa recherche sur les changements de pratiques de dénomination pendant la Première Guerre mondiale. L’ultime séance a été consacrée aux écritures photographiques et cinématographiques de la guerre : Thomas Munoz (étudiant de master 2 Lettres à l’Université de Paris-Nanterre) a présenté les usages littéraires et la filmographie du personnage de Charlot pendant le conflit ; Olivier Saint-Hilaire (photographe professionnel, inscrit en année préparatoire au doctorat à l’EHESS) a présenté le sujet « Photographier la Grande Guerre aujourd’hui, pour ne plus la voir ? » ; enfin, l’artiste Natacha Nisic a présenté son film (visionné pendant le séminaire) « Plutôt mourir que mourir » (2017), autour du destin du savant Aby Warburg pendant la Grande Guerre et l’après-guerre.
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 5 juillet 2018.