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1er, 3 et 5e lundis du mois de 13 h à 15 h (salle 10, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 15 octobre 2018 au 15 avril 2018. Les séances des 15 et 29 octobre 2018 auront lieu en salle 11, 105 bd Raspail 75006 Paris. La séance du 17 décembre 2018 est annulée
À l’évidence, le fantan n’aurait jamais eu l’importance qui fut la sienne durant la période 1850-1950 en Chine du sud s’il n’avait été une pratique acceptée dans de très larges secteurs de la société. Le problème, pour l’historien, est que l’essentiel des sources dont il dispose reflète le point de vue d’une mince élite, qui se montre radicalement hostile au fantan. Ces sources tournent volontiers en dérision l’extrême simplicité du jeu, tout en exagérant à l’envi les ravages qu’il provoque. Un tel point de vue conduit à faire tout naturellement des joueurs les victimes passives des tenanciers de casinos, leurrées par des promesses de gains faciles. Pourtant, comme nous nous efforcerons de le montrer, en élargissant l’arsenal des sources utilisées, on peut montrer qu’il est des raisons positives pour lesquelles le fantan était apprécié par ses adeptes. Il faut souligner en particulier la façon particulièrement efficace avec laquelle ce jeu est capable de les « sortir » de leur routine quotidienne. D’une façon générale, les indices convergent qui indiquent que le discours des contempteurs du jeu n’a pas eu d’influence significative parmi la masse de la population.
Mots-clés : Histoire, Histoire économique et sociale, Urbaines (études),
Aires culturelles : Asie orientale, Chine,
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire et civilisations de l'Asie
Intitulés généraux :
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Réception :
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Niveau requis :
niveau de chinois correspondant à la licence (mais il n'est pas nécessaire qu'il soit sanctionné par un diplôme).
Adresse(s) électronique(s) de contact : xavier.paules(at)ehess.fr
Le séminaire s’est penché plus spécialement cette année sur certaines sources peu employées (témoignages oraux, proverbes, iconographie, chansons, etc.) au sein desquelles des indices convergent pour indiquer que le discours omniprésent dans les sources les plus classiques, celui des contempteurs du jeu, n’a pas eu d’influence significative parmi la masse de la population. On peut aussi réfuter définitivement la vision de joueurs victimes passives des tenanciers de casinos, leurrées par des promesses de gains faciles. Bien au contraire, l’attention qu’ils portent à l’avantage du casino (comme aux possibles tricheries de ce dernier) est tout à fait remarquable. De même, il est clairement des raisons positives pour lesquelles le fantan était apprécié par ses adeptes. Il faut souligner de quelle façon particulièrement efficace le jeu s’avère capable de les « sortir » de leur routine quotidienne. La maîtrise technique de certains aspects du fantan permet aussi à des individus de se parer d’un certain prestige dans les lieux dédiés à ce jeu.
Puisqu’il s’agissait de la dernière année de ce séminaire sur l’histoire du fantan, nous nous sommes enfin interrogés sur la façon dont ce dernier perdure (ou non) dans les mémoires collectives. Étonnamment oublié par les populations de la Chine du sud, il reste toutefois présent dans le cinéma populaire et les séries TV de Hong Kong. Contrairement à l’Europe, où il ne fut jamais qu’un thème tout à fait mineur de la littérature coloniale et de voyage, le souvenir de ce jeu n’a pas complètement disparu aux États-Unis et au Canada, notamment parce que la voix des grands journalistes décrivant les chinatown de la fin du XIXe siècle a toujours un écho.
Publications
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 17 avril 2019.