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Vendredi de 13 h à 15 h (salle 5, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 15 mars 2019 au 28 juin 2019. La séance du 21 juin se déroulera en salle 4 (même heure, même adresse)
Pour la deuxième année, ce séminaire interrogera le paysage comme laboratoire pour penser le changement dans les systèmes spatiaux. Sera exploré en particulier le concept de résilience, théorisé à partir des années 1970 par l’écologue C. Holling et par le réseau Resilience Alliance à partir de la fin des années 1990. La résilience permet d’étudier des systèmes socio-écologiques, aux trajectoires complexes et aux temporalités non linéaires. En archéogéographie, l’association des échelles temporelles et spatiales dans un modèle de résilience des formes sur la longue durée permet de prendre en compte les décalages, les accélérations, les possibles réactivations qui constituent la dynamique des paysages. Cette posture donne une place fondamentale à la trace, comme témoignage du passé de la trajectoire d’un système mais aussi comme agent potentiellement actif dans le présent et le futur. Cela nécessite de dépasser les clivages traditionnels entre passé-présent, nature-culture et de transformer les modalités de l’enquête pour associer dans un même objet de recherche des traces d’origines multiples, invitant au dépassement des séparations disciplinaires.
Mots-clés : Archéologie, Architecture, Cartographie, Circulations, Développement durable, Environnement, Espace, Géographie, Histoire environnementale, Mémoire, Milieu, Morphologie, Moyen Âge/Histoire médiévale, Patrimoine, Paysage, Spatialisation, territoires, Temps/temporalité,
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Géographie
Intitulés généraux :
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous.
Réception :
sur rendez-vous.
Niveau requis :
ouvert, assiduité demandée.
Adresse(s) électronique(s) de contact : sandrine.robert(at)ehess.fr
Le cadre conceptuel de la résilience écologique, proposé par C. S. Holling en 1973 et relayé à partir de la fin des années 1990 par le réseau Resilience Alliance étudie la dynamique des systèmes socio-écologiques, aux trajectoires complexes et aux temporalités non linéaires. Après avoir rappelé les principaux éléments du cadre conceptuel de la résilience écologique (notions de cycle adaptatif, de modèle panarchique, d’états stables alternatifs, de transitions catastrophiques, etc.), nous avons étudié l’application de la résilience aux systèmes spatiaux dans le domaine de l’archéologie et de la géographie. En effet, les archéologues américains ont été précurseurs dans l’application de ce cadre en sciences sociales. Ont été mobilisés des textes utilisant la résilience notamment dans les recherches concernant l’effondrement de sociétés fortement structurées ou de populations interagissant avec des ressources particulièrement sensibles aux changements climatiques. En France, les archéogéographes ont mobilisé la résilience écologique dès le début des années 2000, suite aux travaux du programme Archaeomedes associant archéologues et géographes (Van der Leeuw ed. 1998). Nous nous sommes penchés sur les conditions du transfert du concept de résilience dans la continuité des travaux de géographie régionale ou en démographie intégrant la dimension temporelle des systèmes spatiaux (travaux F. Durand-Dastès par exemple). Ont été analysées les conditions de l’appropriation de la résilience écologique chez les archéologues et géographes français dans les années 2000 avant la banalisation du terme à partir du début des années 2010 et l’éclosion d’un important débat sur la pertinence de son utilisation dans le domaine des cindyniques. Dès les années 2000, les chercheurs de Resilience Alliance ont attiré l’attention sur l’apport de la longue durée pour préciser le cadre conceptuel de la résilience (Redman and Kinzig, 2003) et les archéologues collaborent activement à ce réseau. Dans le séminaire, nous avons montré comment l’analyse des paysages sur la longue durée constitue aujourd’hui un laboratoire heuristique pour préciser le cadre conceptuel de la résilience et son application en sciences humaines, à travers notamment les notions de cultural landscape et des ecological land-use legacies.
Dans le cadre de ces réflexions, nous avons reçu le 12 avril 2019, Carlos Mondragon (Centro de Estudios de Asia y África in El Colegio de México), professeur invité par Éric Wittersheim pour une conférence sur Rethinking Territory and Society in the era of Climate Change : Notes from a small island context et le 17 mai 2019, Ricardo González Villaescusa (professeur d’histoire et d’archéologie antiques à l’Université de Nice-Sophia Antipolis) a proposé une conférence portant sur « Des villes romaines aux réseaux de villes ».
Ces recherches ont alimenté la participation au LabEx DynamiTeS (Dynamiques Territoriales et Spatiales) à travers l’écriture du chapitre « La résilience : articuler changement et persistance au sein des systèmes spatiaux » et la collaboration, avec L. Sanders et P. Brun, à l’écriture du chapitre « Émergence, transmission et résilience, trois processus clés de l’évolution des systèmes de peuplement » dans l’ouvrage Les mots-clés des systèmes de peuplement dans le temps long : regards croisés d’archéologues et de géographes, à paraître en 2020.
Par ailleurs, l’effort de réaction s’est concentré cette année sur la rédaction d’un volume inédit « La résilience : un cadre pour penser la persistance et le changement dans les formes du paysage » dans le cadre du rendu d’un mémoire d’habilitation à diriger les recherches Résiliences et circulations dans les formes du paysage. Un parcours en archéogéographie, qui sera soutenu le 9 janvier 2020 à l’Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne.
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 9 novembre 2018.