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2e et 4e vendredis du mois de 11 h à 13 h (salle AS1_23, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 9 novembre 2018 au 14 juin 2019. Cf. calendrier des séances ci-dessous. La séance du 11 janvier se déroulera en salle BS1_28 (54 bd Raspail 75006 Paris)
Le séminaire de cette année portera sur une notion centrale de la culture des Lumières : la curiosité. Pour Hans Blumenberg, la valorisation de la curiosité intellectuelle est un élément essentiel qui fonde la légitimité des temps modernes et la dynamique des Lumières. Les historiens des sciences, en revanche, ont pointé les critiques de plus en plus fortes adressées à la curiosité, associée au merveilleux et au singulier, par les savants des Lumières, au nom d’un savoir systématique et utile. Enfin, avec le développement des spectacles urbains, des coffee houses, des journaux et de la publicité, une troisième forme de curiosité émerge : elle désigne l’attention publique, parfois jugée excessive, à l’égard de l’actualité.
Ainsi, deux significations du terme curiosité rivalisent tout au long du XVIIIe siècle : l’une moralement et épistémologiquement sûre, liée à la pratique de l’observation ; l’autre ambiguë car associée avec la fascination pour le prodige, l’exotisme, l’étrange, l’illicite même, ce qui pourrait menacer les systèmes de connaissances existants. Toutes deux invitent à inscrire l’analyse de la curiosité au cœur des dynamiques impériales qui en ont multiplié les objets, à travers les voyages d’exploration et la diversification des circuits commerciaux et esclavagistes à l’échelle du monde. C’est ce qui conduit un nombre croissant de recherches à interroger plus systématiquement les rapports entre curiosité et impérialismes européens, entre curiosité publique et investigation de la nature.
Cette ambivalence de la curiosité, désir légitime de connaissances partagé par le plus grand nombre ou intérêt pathologique suscité par les médias, est au cœur de nombreux débats dans différentes sphères de la culture des Lumières. Elle fera l’objet d’une réflexion historiographique, lors des premières séances du séminaire, puis d’études de cas dans la seconde partie.
9 novembre 2018 : Les ambivalences de la curiosité
23 novembre 2018 : Une « avidité curieuse » : du spectateur au public
14 décembre 2018 : Le monde au musée : la curiosité savante des Lumières
11 janvier 2019 : Robert Darnton (Harvard) : Le monde du livre au XVIIIe siècle
25 janvier 2019 : Curieux voyageurs : les Européens dans le Pacifique
8 février 2019 : Spiros Tegos (Université de Crète), Théorie du prestige social et politique chez Adam Smith
22 février 2019 : Des bêtes curieuses
22 mars 2019 : Catherine Hall (UCL) : Edward Long and the Enlightenment.
12 avril 2019 : Suzanne Rochefort (EHESS) : La curiosité théâtrale à Paris au XVIIIe siècle
10 mai 2019 : Les temps de la curiosité
24 mai 2019 : Neil Safier (Brown University), titre à préciser
14 juin 2019 : Conclusion
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire et civilisations de l'Europe
Intitulés généraux :
Direction de travaux d'étudiants :
sur présentation d'un projet de recherche.
Réception :
sur rendez-vous.
Niveau requis :
ouvert à tous les étudiants et chercheurs.
Adresse(s) électronique(s) de contact : antoine.lilti(at)ehess.fr, silvia.sebastiani(at)ehess.fr
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 2 janvier 2019.